Trends Impact Awards: Biolectric produit de l’énergie verte à partir de fumier fermenté
La société Biolectric a mis au point une installation qui transforme le fumier agricole en énergie et en substitut d’engrais. Le processus de fermentation sous-jacent entraîne également une réduction significative des gaz à effet de serre et des émissions d’azote.
Biolectric, basée en Flandre-Orientale, a été fondée en 2011 par Jan Palmaers, Jonathan Schrauwen et l’actuel PDG Philippe Jans, tous trois ingénieurs. Leur objectif: aider les agriculteurs avec des solutions prêtes à l’emploi pour fonctionner de manière plus durable. L’entreprise ambitionne de devenir le leader du marché des digesteurs de fumier compacts et poursuit son expansion internationale. Depuis 2019, Biolectric fait partie du groupe d’investissement Ackermans & van Haaren. Malgré la crise du covid et l’arrêté sur l’utilisation de l’azote, elle a depuis doublé son chiffre d’affaires annuel, pour atteindre quelque 13 millions d’euros en 2022.
“A nos débuts, de prétendus experts affirmaient que la fermentation à petite échelle était impossible, déclare le directeur commercial Klaas Vanhee. Nous avons mis en place plus de 250 installations dans toute l’Europe, dans des fermes qui produisent en permanence de l’énergie verte. Un ou deux nouveaux digesteurs sont ajoutés chaque semaine. Le coût de nos technologies reste gérable. Nos installations sont déjà accessibles pour des exploitations de 60 vaches laitières ou d’un millier de porcs.”
La dernière innovation de Biolectric est une combinaison à petite échelle d’un digesteur de fumier et d’un stripper d’azote. Il permet aux exploitations agricoles de convertir le fumier en énergie verte et en substitut d’engrais. Le processus permet de réduire de 83% le méthane provenant du fumier et de 65% les émissions d’azote. “La réduction combinée de l’azote et des gaz à effet de serre est unique, d’autant plus que de l’énergie verte (chaleur et électricité, Ndlr) et un engrais bio de remplacement sont produits en même temps”, explique Klaas Vanhee.
Une situation “win-win-win”
C’est une situation “gagnant- gagnant-gagnant” pour l’agriculteur, la société et l’animal. Le système est entièrement automatisé, ce qui permet à l’agriculteur de se concentrer sur ses activités principales. Il y gagne également sur le plan financier. La société en profite aussi car cela diminue les transports de fumier ainsi que l’odeur de ce dernier. Les animaux en profitent également car le produit résiduel contient moins de germes. En l’utilisant comme litière dans les étables, ils souffrent moins des infections du pis et des maladies des pattes.
En 2019, Biolectric a construit quatre installations pilotes. “Nous allons probablement placer notre première véritable installation quelque part dans la région d’Aalter en décembre 2022, déclare Klaas Vanhee. La poursuite du déploiement commercial dépend du cadre juridique de l’azote qui est à l’état de projet depuis 2021. Dès qu’une solution à ce problème sera trouvée, nous espérons pouvoir aider 500 à 1.500 exploitations flamandes supplémentaires.” En juin 2022, la prestigieuse université de Wageningen (Pays-Bas) a récompensé la dernière innovation de Biolectric en la désignant à la fois comme la technologie la plus efficace pour réduire les émissions dans une exploitation agricole et comme la solution présentant la meilleure rentabilité pour l’agriculteur. Cette reconnaissance scientifique et ce prix illustrent une fois de plus l’impact potentiel de cette solution.
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