Crise de la quarantaine

© pg

Dans “Le Grand Lézard”, le Belge Charly Delwart aborde avec beaucoup d’autodérision les questionnements de la (presque) moitié de vie.

Rien ne va plus comme avant dans la vie de Thomas. Les films qu’il produit ne rencontrent pas le succès escompté, malgré leurs évidentes qualités cinématographiques. Résultat, ses projets en cours ont du mal à trouver du financement et restent dans les tiroirs. Marié à une avocate et père de deux beaux enfants, Thomas se dit malgré tout qu’il est heureux, bien qu’il sente que la force destructrice du quotidien pourrait un jour changer la donne. C’est alors qu’un rêve récurrent vient perturber ses nuits. Un rêve dans lequel il mesure 60 centimètres de moins que sa taille normale sans que personne ne le remarque. Sans doute est-ce le signe pour cet homme qui approche dangereusement de la quarantaine de changer de peau, comme le lézard lorsqu’il mue? Une rencontre va peut-être l’y aider. Ou pas…

Ce n’est pas tant cette foutue crise de la quarantaine que le Belge Charly Delwart prend pour cible dans Le Grand Lézard, que la difficulté de se tenir aux choix de vie que l’on s’est fixés. Comme la plupart d’entre nous, son héros veut du bigger than life, réaliser des rêves existentiels avant qu’il ne soit trop tard, quitte à brûler ce qu’il possède et surtout ce qu’il est. Le thème est un classique du cinéma ou de la littérature, mais ce qui fait le charme de ce roman, c’est sa légèreté douce amère et l’autodérision que l’auteur distille au fil de ses pages. Qui connaît un tantinet la bibliographie de Charly Delwart repérera, par exemple, que les scénarios des films que tente de produire Thomas ressemblent à s’y méprendre à quelques-uns de ses romans passés, notamment Circuit, paru en 2007. Mais le plus plaisant demeure sans doute de ressortir de ce livre avec la réjouissante conviction que la comédie peut surgir de partout, même du drame. Et que pour être réussi, un roman ou un film ne doit pas forcément se cantonner à la gravité et au sérieux…

Charly Delwart, Le Grand Lézard, Flammarion, 256 pages, 19 euros.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content