Comment l’enceinte connectée a tué la chaîne hi-fi

Beosound 1 et 2 Des enceintes qui emplissent chaque recoin de la pièce d'un son riche et chaleureux, peu importe l'endroit où vous les placez. © photos PG

Avec un son aussi soigné que la forme, les enceintes connectées cherchent à conquérir les amateurs de sonorité de grande qualité. Truffées d’intelligence artificielle et d’innovations soniques, elles promettent de détrôner la sacro-sainte chaîne de papa.

“Video killed the radio stars “, chantaient il y a 40 ans The Buggles, groupe pop anglais. Internet, lui, n’a pas complètement anéanti les stars de la radio. Les voilà qui resurgissent avec les enceintes wifi. Sorte de mobilier audiophile, dopé à Alexa, Google Assistant, etc., elles magnifient le son des écrans plats sans sacrifier à l’élégance. Habillées de tissu ou de bois, seules ou en mode multiroom (en distribuant sans fil la musique dans plusieurs pièces), les enceintes Sonos, Bose, Bowers & Wilkins ou Bang & Olufsen ne déparent dans aucun intérieur, tout en assurant des performances acoustiques d’une pureté inégalée. Et si, lentement mais sûrement, on assistait à la mort de cette bonne vieille chaîne hi-fi ?

Aujourd’hui, les meilleurs designers créent d’élégantes solutions intégrées qui ne sacrifient rien sur le plan des performances.

Qu’on se le dise : en matière de son, il y a toujours eu un clivage philosophique entre deux camps de passionnés. Les adeptes du culte ” K.I.S.S. ” (pour ” Keep It Simple, Stupid “) et ceux qui croient que plus les grosses boîtes empilables sont nombreuses, mieux c’est. L’approche puriste du premier camp contraste avec les dizaines de câbles et de semi-conducteurs qui alimentent les traditionnelles enceintes en noyer, et qui transforment un espace de vie par ailleurs civilisé en laboratoire du docteur Frankenstein.

” Il y a une certaine pureté dans l’audio hi-fi ; une quête du son parfait, avance Andy Kerr, ingénieur et directeur du marketing produit chez Bowers & Wilkins, un des fleurons de la hi-fi mondiale. Bien que les fabricants adoptent de nouvelles technologies comme les assistants d’intelligence artificielle, de meilleures options de streaming et les connectiques sans fil, l’objectif pour l’audiophile reste le même : trouver un système qui transforme le simple fait d’écouter de la musique en une expérience transcendante. ” Pour les plus geeks des audiophiles, une partie du plaisir vient de la manipulation de boutons aux noms abscons et du choix et de l’agencement méticuleux des composants dans la quête sans fin de la chaîne stéréo parfaite. Cette tribu-là ne jure que par le tri-amping, les transfos toriques et les enceintes colonnes. Mais pour ceux qui veulent une installation qui ” sonne bien ” sans avoir à se soucier de l’assemblage pièce par pièce, les enceintes connectées sont une merveilleuse solution.

The Pearl
The Pearl© photos PG

Ambiance salles de cinéma

Classiquement rectangulaire ou cylindrique, plus audacieusement sphérique ou oblongue, l’enceinte connectée cherche encore à se démarquer des haut-parleurs traditionnels pour se faire accepter au salon. Dans le lot, commencent à apparaître de nouveaux modèles qui misent précisément sur le design pour faire valoir leur aspect décoratif. Aujourd’hui, les meilleurs designers créent d’élégantes solutions intégrées qui ne sacrifient rien sur le plan des performances.

Créé en 2005, à Santa Barbara, Sonos a d’abord profité de l’explosion du streaming en soi. De l’écoute de musique en ligne via les plateformes comme Spotify, Deezer ou Apple Music à la consulUne simple barre de son comme la petite Beam de Sonos, plutôt bon marché (450 euros), peut ainsi créer une ambiance sonore proche des salles de cinéma quand on l’apparie avec deux enceintes satellites Sonos One placées de chaque côté du canapé. Le tout sans autre fil que celui de l’alimentation électrique. Il suffit en effet de télécharger l’application Sonos sur son smartphone (iPhone ou Android) puis de suivre quelques instructions pour créer une sorte de ” carte spatiale ” de la pièce où l’on se trouve. Quelques secondes plus tard, l’enceinte est prête à être utilisée. Avec la possibilité d’associer plusieurs hauts-parleurs pour former un environnement de type 3.1 ou 5.1. Plus technologique, l’Ambeo Soundbar de Sennheiser exploite lui ses 13 ( ! ) haut-parleurs pour simuler une immersion 3D à couper le souffle, créant cette sensation inouïe de pouvoir toucher le son.

Une symphonie de l’élégance

Les enceintes audio connectées peuvent aussi se dissimuler dans les meubles ou simuler d’autres objets. Voyez, par exemple, la gamme Symfonisk imaginée par Sonos en partenariat avec Ikea. Le modèle ” étagère ” (99,95 euros), disponible en noir ou en blanc, s’installe dans une bibliothèque à plat ou en hauteur et peut aussi se fixer au mur. Plus étonnant, le modèle lampe de table (179 euros) sert aussi d’éclairage, avec un abat-jour en verre dépoli et un pied contenant les haut-parleurs. ” L’objectif est de gagner de la place, de se débarrasser des fils et de faire entrer le son et la musique dans la maison de manière plus élégante “, explique Sara Morris. Et d’insister : “Les principaux obstacles, ce sont surtout l’espace et le nombre de prises disponibles. Les enceintes connectées doivent évoluer pour que les expériences sonores puissent s’étendre à de nouveaux espaces de la maison, comme la cuisine ou la chambre à coucher. En intégrant la technologie dans l’ameublement de la maison, ces enceintes connectées sont désormais capable de résoudre ces problèmes. ”

Le nombre d’enceintes connectées devrait atteindre les 220 millions en 2020, en croissance de 55,4%.

Et le public suit. Selon le cabinet spécialisé Canalys, le monde devrait compter 207,9 millions d’enceintes connectées en service à la fin de 2019, contre 114 millions à la fin de 2018. Avec une croissance annuelle de 55,4 %, leur nombre devrait même atteindre 220 millions d’unités dans le monde en 2020. Harman, qui regroupe les marques AKG, JBL ou encore Harman Kardon, a ainsi présenté trois enceintes dernièrement, équipées chacune d’un assistant vocal différent. Pour se différencier du reste de ses concurrents, la marque privilégie la musique. ” Nous savons que les acheteurs de ces enceintes les utilisent principalement en streaming. Mais il y a une demande de plus en plus forte pour des appareils avec une vraie qualité sonore “, estime Michael Mauser, président du lifestyle audio chez Harman.

Ambeo  Soundbar
Ambeo Soundbar© photos PG

D’ailleurs, même les grandes marques historiques de la hi-fi s’engagent désormais sur le terrain des systèmes audio connectés, et ce avec des produits surprenants. The Pearl, une sphère de 32 cm de diamètre signée Cabasse, peut ainsi restituer des fréquences de 14.000 à 27.000 Hz. Au coeur de ce bijou, on trouve un haut-parleur coaxial inspiré de la Sphère, pièce maîtresse de la marque française. D’abord spécialisé dans les amplis haut de gamme, Devialet s’est aussi fait un nom avec ses enceintes connectées Phantom, qui ont marqué par leur design, leur qualité sonore et leur adaptation aux nouveaux modes de consommation de la musique. Pour élargir la gamme, l’entreprise a créé une version ” mini ” de son produit phare, baptisée Phantom Reactor. Disponible en deux versions (600 ou 900 watts), la Reactor est aussi une véritable enceinte hi-fi, capable de restituer des fréquences de 18.000 à 21.000 Hz.

Formation Wedge
Formation Wedge© photos PG

Maîtres choix

Formation Wedge : l’esthétique du son

Mention spéciale au design alvéolé de la nouvelle enceinte Formation Wedge, du britannique Bowers & Wilkins. Avec son caisson en bois de forme elliptique et son tissu à fines mailles, c’est une pièce d’orfèvre qui n’aura aucun mal à s’intégrer à l’habitat. Equipée de cinq haut-parleurs pour une puissance de 240 watts, la Wedge produit un son stéréo puissant et détaillé, qui se diffuse idéalement dans une grande pièce. Le rendu est excellent : parfaitement équilibré, il convient à la fois à une écoute à bas et à haut volume. Pour ne rien gâcher, c’est aussi une remarquable enceinte sans fil, capable de se connecter en Bluetooth haute résolution (notamment avec la norme aptX HD) et en wifi (jusqu’à 24 bits), y compris en AirPlay avec les appareils d’Apple. Un must.

Prix : 999 euros.

BeoPlay M5
BeoPlay M5© photos PG

BeoPlay M5 : un son puissant à 360°

Le danois Bang&Olufsen avait déjà fait une incursion remarquée sur ce marché avec les enceintes très haut de gamme Beosound 1 et 2 (1.500 et 2000 euros), qui emplissent chaque recoin de la pièce d’un son riche et chaleureux, peu importe l’endroit où vous les placez. On retrouve la même sensation avec l’enceinte multiroom Beoplay M5. Le haut-parleur diffuse dans toutes les directions un son parfaitement équilibré, grâce à la solution de spatialisation sonore True360 développée par le fabricant. Derrière le revêtement en laine signé Kvadrat, on trouve trois tweeters, un haut-parleur de fréquences moyennes et un woofer puissant. Les performances en appartement sont remarquables. La M5 peut d’ailleurs s’associer en multiroom avec d’autres enceintes sans fil.

Prix : 599 euros.

Sonos Beam
Sonos Beam© photos PG

Sonos Beam : taillée pour ” l’Internet du son ”

Une barre de son peut-elle servir à autre chose qu’à regarder des films ? Plus compacte que les barres classiques, la Sonos Beam tire le meilleur de la tradition minimaliste du constructeur américain. Sur le dessus, quelques commandes tactiles : monter ou baisser le volume ou mettre en pause. Sous le capot : cinq haut-parleurs (un tweeter et quatre woofers) qui délivrent un son dense, détaillé, très équilibré et extrêmement efficace dans les effets de spatialisation. La puissance de la Beam est impressionnante. Avec ou sans enceintes d’appoint, elle offre un son immersif digne des meilleurs home cinémas. Son micro intégré permet d’ailleurs un calibrage automatique en fonction de la place de l’auditeur. Gros avantage : la Beam est capable de diffuser plus de 80 services de musique en ligne (Deezer, Tidal, Qobuz, Amazon Music, Apple Music, Spotify, etc.), les radios internet et les contenus d’un smartphone relié en wifi. Compatible avec les assistants vocaux de Google, Amazon et Apple, elle permet aussi d’allumer sa télé, de lancer un titre ou de contrôler le volume par la voix.

Prix : 449 euros.

Gamme Symfonisk
Gamme Symfonisk© photos PG

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