Cinq temps d’exposition

© PG - M. VANDEN EECKHOUDT

Parmi les nouvelles expos au Musée de la photographie de Charleroi, ce sont les images du Belge Michel Vanden Eeckhoudt qui laissent les traces les plus prégnantes.

Vous ne connaissez peut-être pas le nom de Michel Vanden Eeckhoudt (1947-2015) mais sans doute davantage ses photos animalières. Lorsque, dans des tonalités sobres et minérales noir et blanc, ce Bruxellois s’approche de bébêtes plus ou moins domestiques, voici ce que l’on peut voir: un chien débonnaire tirant sur une cigarette, un autre tenu dans un filet comme un lot de patates ou, parmi les images les plus connues, un singe qui évoque terriblement un humain portant un masque. Parce que dans son approche de la matière vivante, Vanden Eeckhoudt s’est baladé au-delà des races pendant près de 50 ans. Avec du grain dans les tirages… et aussi du grain à moudre d’un point de vue moral. Déclarant en l’occurrence avec un certain humour: “Souvent je n’atteins que le vide mais, une fois de temps en temps, une proie tombe à mes pieds. Et comme je sais que la consolation ne dure que le temps d’un souffle de vent dans la cime d’un arbre, je me dépêche de m’emparer de ma victime”. La tendance de l’expo carolo tient aussi à la capacité de Vanden Eeckhoudt à saisir des moments simplement humains, comme celui qui tient lieu d’affiche à l’événement de Charleroi. Un gamin blond qui ferme les yeux face à la lumière et un profond noir ambiant. Il y a donc aussi une fibre sociale chez le photographe et le reflet d’une certaine société belge des années 1970-80. Dans le genre, ces deux enfants qui s’embrassent sur un quai de la gare du Midi en 1979 incarnent parfaitement le Bruxelles de la fin des seventies: une ville bordélique et quasi provinciale mais qui allait bientôt s’embarquer dans une aventure culturelle nettement plus internationale.

Parmi les quatre autres propositions actuelles du musée, pointons en particulier un court métrage de la chanteuse Mélanie De Biasio et le travail réalisé en commun par Gaëlle Henkens et Roger Job durant pas moins de quatre années en Camargue. Entre sensations tauromachiques et paysages tutoyant l’infini…

Les cinq expos se tiennent jusqu’au 15 mai. www.museephoto.be

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