Canción

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Invité à Tokyo pour participer à un congrès d’auteurs libanais, Eduardo Halfon, figure marquante des lettres latino-américaines, enfile un des “déguisements” de son grand-père, lequel a toujours revendiqué cette nationalité bien qu’ayant fui Beyrouth trois ans avant la création du pays. A partir d’un souvenir d’enfance, le romancier détricote l’enlèvement de son aïeul en 1967 par une poignée de guérilleros, dont une reine de beauté et le redoutable Canción impliqué dans l’assassinat des ambassadeurs allemand et américain au Guatemala. A sa façon de suspendre le temps, enchâssant ses boucles et le trouble des identités, Halfon envoûte par son minimalisme musical. Pour découvrir les raisons de l’enlèvement, il faudra se faufiler entre les mailles du silence de grands-pères survivants, au Guatemala comme à Hiroshima, “après une longue nuit de tequila, de tabac et de regards de miel”.

Eduardo Halfon, Canción, éditions de La Table Ronde, 176 p. 15 euros.

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