Brûlures

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Scottature en italien. Brûlures, pour le titre français, est une nouvelle écrite au siècle dernier par Dolores Prato, un nom qui ne vous dira sans doute (malheureusement) pas grand-chose. Cette écrivaine italienne née en 1892 et morte en 1980 a dû attendre ses 88 ans pour voir son premier roman remporter quelque succès avant d’assez vite retomber dans l’oubli, sa prose étant considérée en son pays comme provinciale. En français, il fallut l’année 2018 et les éditions Verdier pour publier dans son intégralité Bas la place y’a personne ( Giù la piazza, non c’è nessuno en italien), son chef-d’oeuvre de près de 900 pages. Les éditions Allia, plus adeptes des formats courts, poursuivent le travail en sortant donc de l’oubli Brûlures, un texte somptueux, à la voix qui sait se faire proche, puissante, infiniment touchante. Car Dolores Prato, abandonnée peu après sa naissance, grandira au couvent, y menant une existence qui ” ne permettait pas la naissance de rêves nouveaux, excepté celui d’un sublime renoncement : le seul dont on favorisait l’existence “. Faite d’ellipses grandioses et de métaphores enivrantes, cette nouvelle est pourtant une ode à la vie, à la liberté de se construire loin d’une trinité de nonnes ” toutes égales en pouvoir, conformes dans leurs jugements, synchrones dans leurs actions : la Supérieure, la Maîtresse, la Très Vieille Religieuse “, en prenant le risque de se brûler la peau et l’âme. Une voix majeure de la littérature italienne d’après-guerre. A découvrir.

Dolores Prato, ” Brûlures “, Editions Allia, 48 pages, 6,10 euros.

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