Argile tactile

hugo meert © philippe cornet

L’artiste flamand Hugo Meert, installé en province de Namur, présente au musée Keramis de La Louvière un échantillon de ses talents protéiformes. Inventif et décalé.

On doit un peu chercher pour se parquer pas trop loin de Keramis, désormais cerné de travaux. Visiblement, La Louvière s’est décidée à moderniser son centre, jusqu’ici plutôt laissé à l’abandon. Encore faudrait-il que les pouvoirs de tutelle subsidient également davantage ce musée de la céramique inauguré en mai 2015 mais souffrant de difficultés financières chroniques. Le lieu est pourtant riche d’une impressionnante collection de 8.000 objets liés à cet artisanat, récupérés notamment auprès des fameuses faïenceries Boch, manufacture qui occupa le site pendant 170 ans jusqu’à sa faillite en 2011. De cette saga historique, restent trois imposants “fours bouteilles” ayant servi à la cuisson des pièces. Et puis le musée moderne, tout en béton et vastes transparences, construit autour de ces nobles vestiges. Son parcours inclut une visite des magnifiques et anciennes créations de Boch mais aussi des échantillons contemporains, postérieurs à la seconde moitié du 20e siècle, qui rappellent combien la céramique peut emprunter des voies plus aventureuses qu’on ne le croit. Mais Keramis propose aussi des expos temporaires. Parmi celles qui s’y tiennent actuellement, l’une sort du domaine de prédilection du lieu: des peintures du Belge Jean Glibert, des grands formats aux impressions boréales magnétiques, sur papier fin, à l’assaut de quelques murs du musée. Et puis, il y a la proposition d’Hugo Meert, né à Alost en 1964, vivant et travaillant à Profondeville. La quarantaine d’oeuvres signées de cet artiste médiatisé par l’association Design Vlaanderen agit comme un rébus, un puzzle, un dédale. On apprécie sa technique épatante et la manière assez unique dont sa virtuosité sert aussi à la création d’objets poétiques, pas seulement décoratifs. Outre des vases qui pointent l’index au ciel, des gants de boxe, des slogans à afficher au mur, ce qui frappe tient également à l’utilisation des matériaux: argile, faïence, porcelaine, grès mais également or 24 carats et pierres précieuses.

Jusqu’au 7 novembre, à La Louvière. www.keramis.be.

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