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L’éloge de la différence peut parfois prendre des chemins détournés. Mia Oberländer, jeune auteure allemande, démonte l’a priori qui voudrait qu’être une grande femme – dans le sens taille mannequin – est un avantage. Bien sûr, ressembler à Heidi Klum, c’est super. Mais quand on est exagérément grande dans un petit village de montagne, cela bouscule la normalité. Tout commence dans la maison du bonheur où Anna 1, une grande et puissante femme, épouse un grand homme. Naît de cette union Anna 2 qui, très vite, présente la particularité d’avoir des jambes kilométriques. Celle-ci quitte la maison familiale pour aller chercher à son tour un mari dans la grande ville. Elle en reviendra bien vite avec une Anna 3, aussi élancée qu’elle… L’auteure, au travers de cette fable, démonte les préjugés, révèle les esprits étriqués et la peur face à la puissance des femmes. Elle le fait avec beaucoup d’humour et d’intelligence, aidée dans sa tâche par un dessin géométrique et faussement enfantin. Une première bande dessinée à découvrir.

Mia Oberländer, “Anna”, éditions Atrabile. 224 pages, 22 euros.

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