3 questions à Sylvie Landuyt

© PG / Danny Willems

Vous proposez ” Do You Wanna Play With Me ? “, une pièce sur une famille aux prises avec les réseaux sociaux et la pornographie en ligne. Quel est son point de départ ?

Un jour, j’ai découvert ma fille de 12 ans en pleurs dans sa chambre, parce qu’un garçon avec lequel elle jouait sur Internet, disait qu’il voulait se suicider. J’ai voulu apprendre à l’aider. Pour être radicale et bien faire mon travail, j’ai toujours besoin qu’une urgence s’impose à moi, je ne dissocie pas mon travail d’une réalité proche.

Quelle est votre approche des réseaux sociaux ?

J’avais besoin d’un contexte, parce que le sujet est froid et difficile. Cela part presque toujours d’un manque d’amour, à la base. On est connecté à l’infini et finalement, on devient de plus en plus individualiste. J’aime le théâtre parce que c’est un endroit sacré où l’on peut prendre le temps de s’asseoir et de réfléchir ensemble, y compris après la représentation, au bar ou même en discutant sur le plateau. C’est un exutoire, l’occasion de revenir à un moment de “slow life”, prendre le temps de se regarder.

Quel est votre pari visuel ?

Je pars d’un texte presque documentaire, froid et chirurgical. Mais les mots sont toujours trop pauvres, j’ai besoin de corps en mouvement avec un travail précis en lumières et vidéos : tout prend sens avec le plateau. C’est une maison complètement fermée, qui représente l’intimité. Au fur et à mesure, celle-ci se déchire et s’ouvre sur l’extérieur, comme le fait d’étaler nos intimités sur les réseaux sociaux.

Au Théâtre le Manège, à Mons, les 30 et 31 janvier, 1er et 2 février.

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