Le déconfinement n’a pas permis un retour à la normale de la consommation

Si le confinement a logiquement entraîné une baisse des dépenses de consommation des Belges, le déconfinement n’a pas permis de véritable retour à la normale, constate mardi ING. La banque a analysé 384 millions de transactions réalisées par ses clients entre le 9 mars et le 30 août 2020.

Lors du confinement, les dépenses non fixes des Belges (hors loyers, assurances, emprunts…) étaient en baisse de près d’un tiers (-29%). En mai, à la réouverture des commerces, les montants dépensés étaient encore 8% inférieurs à ceux de 2019. Et lorsque les bars et restaurants ont pu rouvrir (du 8 juin au 5 juillet), les montants dépensés étaient inférieurs de 15% par rapport à la même période en 2019. Enfin, en juillet et août, les Belges ont encore dépensé 8% de moins qu’à la même période l’an dernier.

ING, qui fait le même constat de baisse pour ce qui concerne le nombre de transactions réalisées, juge ces résultats “inquiétants” d’un point de vue économique, bien que peu surprenants au regard des autres indicateurs macroéconomiques disponibles. “En effet, après les limitations engendrées par le confinement, on aurait pu espérer un rebond qui dépasse le niveau de 2019 avec le déconfinement. Comme beaucoup d’achats n’ont pas pu être effectués pendant le lockdown, ces achats auraient pu être postposés et réalisés pendant la période de déconfinement, ce qui aurait induit une forte hausse des transactions par rapport à 2019”, souligne la banque.

Or, près de quatre mois après la réouverture des commerces, il n’en est rien: le rattrapage n’a pas eu lieu et les consommateurs freinent encore fortement leurs achats.

ING s’attend donc à ce que la reprise soit “très longue et très lente”.

L’analyse des différentes catégories de transactions permet de mettre en exergue le fait que “certaines dépenses ne se sont quasiment pas relevées avec la fin du confinement”. Ainsi, les dépenses liées aux vacances (hôtels, locations de logements, agences de voyage, etc.), sont en baisse de 53% en juillet et août par rapport à la même période de 2019. Celles liées au transport (locations de véhicule, transports publics, billets d’avion…) sont, elles, en chute de 21% sur un an, tandis que celles de la catégorie “services aux familles” (services d’aide pour le nettoyage, services d’aide juridique, notaires…) reculent de 11%.

En outre, comme le confirment d’autres analyses, notamment de Febelfin, l’usage du cash a fortement diminué en Belgique.

En revanche, il semble que les consommateurs aient pris de nouvelles habitudes pendant le confinement, en décidant de faire une partie de plus en plus importante de leurs achats en ligne et que ces habitudes perdurent.

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