Le certificat Covid porte tous les espoirs d’une relance des voyages pour l’été

© Getty Images/iStock

Le certificat sanitaire européen est entré en vigueur jeudi pour faciliter les déplacements et relancer le tourisme au sein de l’Union européenne cet été, sous la menace toutefois de nouvelles perturbations liées au variant Delta.

Vaccins, tests, immunité: comment fonctionne-t-il?

– Vaccination, test négatif ou guérison

“Le certificat numérique Covid européen”, nom officiel du pass sanitaire, est gratuit, et doit être reconnu dans les 27 pays de l’UE, plus la Suisse, le Liechtenstein, l’Islande et la Norvège.

Le système est entré en fonctionnement jeudi dans 26 des Etats membres. Seule l’Irlande, touchée par des cyberattaques, ne s’est pas encore connectée au portail commun.

Ce “pass” s’applique à trois situations: il atteste qu’une personne a été vaccinée contre le Covid-19, qu’elle a passé un test négatif, ou qu’elle est immunisée après avoir contracté la maladie.

Il revient au pays de destination de décider s’il accepte les tests antigéniques rapides en plus des PCR. L’UE recommande d’accepter les deux et d’harmoniser leur durée de validité (pas plus de 72 heures avant l’arrivée pour les PCR, pas plus de 48 heures pour les antigéniques).

Pour prouver qu’elle a été immunisée, une personne doit fournir un test PCR positif prouvant son infection.

La durée de validité de ce test positif est fixée à un maximum de 180 jours, mais les Etats peuvent décider de la réduire. Les tests sérologiques ne sont pour l’instant pas jugés suffisamment fiables pour attester d’une immunité.

– Quelle durée?

Ce règlement a une durée de validité de douze mois.

L’Irlande, pas encore prête jeudi, peut bénéficier de la “période de grâce” prévue, durant laquelle les autres Etats doivent accepter des documents nationaux à condition qu’ils comportent les données requises au niveau européen.

– Les vaccins acceptés

Les pays sont tenus d’accepter sur leur sol les voyageurs vaccinés avec les quatre produits autorisés au niveau de l’UE par l’Agence européenne des médicaments (EMA): Pfizer/BioNTech, Moderna, AstraZeneca et Johnson&Johnson.

Ce n’est pas le cas de la version indienne du vaccin contre le Covid-19 d’AstraZeneca (Covishield), en raison selon l’EMA de “différences” possibles dans la fabrication.

Toutefois, les Etats membres peuvent, mais n’y sont pas obligés, admettre les personnes vaccinées avec des sérums autorisés dans certains pays de l’UE (comme le russe Spoutnik utilisé en Hongrie), ou avec des produits homologués par l’OMS (comme le chinois Sinopharm, mais aussi le Covishield très utilisé en Afrique).

– Plus de quarantaine?

Le certificat est censé dispenser son titulaire d’un test supplémentaire ou d’une quarantaine à l’arrivée, mais il est toujours possible pour un Etat membre d’introduire des restrictions si la situation du pays ou de la région de provenance du voyageur se détériore.

Dans ce cas, l’Etat doit informer la Commission et les autres pays si possible 48 heures avant l’introduction des restrictions.

Le variant Delta a déjà conduit l’Allemagne à ajouter le Portugal (où ce variant est devenu prédominant) à sa liste des pays à risque, ce qui interdit pratiquement toutes les arrivées en provenance de cet Etat.

Les voyageurs peuvent consulter le site “Re-open EU” qui recense les conditions applicables dans les différents pays.

Les principales organisations du secteur aérien ont déploré mardi la mosaïque de “stratégies disparates” nationales de mise en oeuvre du certificat sanitaire, recensant à travers l’UE dix solutions d’applications, au risque de “dysfonctionnements importants” et de délais supplémentaires pour les voyageurs.

– Support numérique ou papier

Le certificat comporte un code QR et une signature numérique attestant de son authenticité, qui pourront être lus par tous les pays de l’UE. Il peut être présenté aux autorités chargées de le contrôler sous forme digitale sur smartphone, ou imprimé sur papier.

Il revient aux Etats membres de décider s’ils intègrent ce certificat dans leur application de traçage nationale, ou s’ils utilisent une application distincte.

– Données personnelles

Le texte prévoit que le certificat ne doit contenir que les données personnelles “strictement nécessaires”, dans le respect de la règlementation européenne (RGPD).

Ces données ne sont pas échangées entre pays, seule la clé permettant de vérifier l’authenticité du certificat ayant besoin d’être transmise. La détention de telles données par le pays de destination ou de transit est interdite.

– Quel usage?

La règlementation européenne concerne la libre circulation, mais les Etats membres peuvent décider d’utiliser ce certificat européen à d’autres fins (concerts, festivals, etc) dans le cadre de leur droit national.

– Pays tiers

L’UE est en discussions avec un certain nombre de pays tiers, dont le Royaume-Uni et les Etats-Unis, pour une reconnaissance mutuelle et une interopérabilité des documents.

Par ailleurs, les Etats membres ont la possibilité d’accepter toute preuve d’une vaccination des voyageurs de pays tiers, avec un vaccin reconnu par l’UE ou homologué par l’OMS.

Les Vingt-Sept peuvent également, mais ce n’est pas une obligation, délivrer au cas par cas des certificats sanitaires européens aux voyageurs attestant d’une vaccination administrée dans un pays tiers.

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