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La coopération pour sortir de la crise

Alors que pour bon nombre d’observateurs, les participants au Forum économique mondial à Davos sont d’excellents porte-drapeaux des idées libérales et d’ardents défenseurs de la mondialisation, Klaus Schwab, le fondateur de ce forum, a surpris ses interlocuteurs avec un tout autre discours cette année.

Alors que pour bon nombre d’observateurs, les participants au Forum économique mondial à Davos sont d’excellents porte-drapeaux des idées libérales et d’ardents défenseurs de la mondialisation, Klaus Schwab, le fondateur de ce forum, a surpris ses interlocuteurs avec un tout autre discours cette année.

Le patron de cette business party, comme certains la surnomment, qui s’est toujours défendu d’être l’apôtre d’un libéralisme débridé, a mis en garde contre le risque que la crise financière actuelle ne se transforme en crise sociale – comme c’est déjà le cas dans certains pays où les mesures d’austérité riment avec des coupes sombres dans le budget des Etats.

Klaus Schwab s’inquiète surtout de l’apparition du “syndrome de burn-out global” qui semble toucher de nombreux Etats, empêtrés dans l’ampleur de la crise et des mesures à prendre pour assurer la relance tout en ramenant les budgets à l’équilibre. “Ce burn-out altère la vision à long terme, la capacité à être proactif, en inscrivant les actions dans une vision à plus long terme”, regrette-t-il.

La solution ? Agir de concert pour répondre à une interconnexion grandissante. “Il faut développer des normes et des règles ensemble, insiste-t-il. Sinon, nos efforts de réforme resteront au mieux un processus décousu, au pire des bonnes intentions pour la forme.” Les chefs d’Etat ne peuvent plus se limiter à défendre uniquement les intérêts particuliers de leur pays indépendamment de la réalité de leurs voisins.

Pour répondre aux défis devenus globaux, il faut une réponse tout aussi globale. Pour cet homme de bientôt 73 ans, globe-trotter qui côtoie nombre de chefs d’Etat et de patrons de multinationales, nous n’avons plus le temps de tergiverser : “2011 représentera le point de basculement”, prévient-il.

Même si le message de Klaus Schwab s’adresse surtout aux responsables du G20, son point de vue alimente aussi les débats européens. La crise que traverse l’euro a déjà démontré qu’une monnaie unique exige des actions communes. Mais l’Europe pourrait aller plus loin, malgré les réticences de certains chefs d’Etat, jaloux de leurs prérogatives nationales. Pour répondre efficacement aux nouveaux défis, une politique européenne commune, non seulement monétaire mais également financière, budgétaire et certainement politique, devrait être élaborée.

On pourrait, par exemple, donner suite à la proposition de Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe. Il avait proposé l’émission d’emprunts européens où les pays de la zone euro mettraient en commun une partie des dettes nationales afin de créer des euro-obligations. D’autres chantiers permettraient à l’Europe de montrer la voie de la solidarité et de la coopération internationale, comme le préconise Klaus Schwab : en ayant une stratégie de croissance commune, des mécanismes de solidarité budgétaire bien définis, une politique sur la scène internationale mieux coordonnée, etc.

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