Société wallonne du logement : les 2 rapports qui accusent

© Image Globe/Virginie Lefour

La direction de l’audit de la Société wallonne du logement et Ernst & Young ont analysé le fonctionnement des services de la SWL. Leurs conclusions sont meurtrières : si elles ne mentionnent pas d’intention de frauder, elles pointent d’innombrables insuffisances.

Deux rapports confidentiels, réalisés de fin décembre à début janvier et dont l’agence Belga a pu prendre connaissance, mettent en évidence un contrôle interne absent ou insuffisant au sein de la Société wallonne du logement. Ils complètent des audits commencés l’an passé et dont la révélation au mois de décembre avait jeté une lumière crue sur la structure qui chapeaute le secteur du logement public wallon, au coeur d’une tourmente politico-judiciaire en 2005 et 2006.

“Les procédures internes sont présentes sur l’extranet de la SWL mais ne sont pas appliquées”

La direction de l’audit de la SWL et la société de conseil Ernst & Young ont analysé le fonctionnement des différents services pour ce qui est des délégations de signature, des marchés publics, des frais d’habillement ou de réception, de la gestion du parc automobile, des GSM, etc.

“Les procédures internes sont présentes sur l’extranet de la société mais ne sont pas appliquées par la Direction des services généraux et de la communication ; les procédures en matière de marchés publics ne sont soit pas respectées, soit pas contrôlées a posteriori“, relève Ernst & Young, qui pointe des “lacunes significatives”.

“Insuffisance voire absence de contrôle interne” au sein de la SWL

La direction de l’audit, plus cinglante, mentionne “l’insuffisance voire l’absence de contrôle interne. Cet état de fait ne fait que renforcer la nécessité, pour une société comme la SWL, tutelle du secteur de surcroît, de montrer l’exemple et de disposer d’un contrôle interne digne de ce nom.”

La direction de l’audit rappelle en outre qu’en février 2011, des recommandations avaient déjà été adressées à la SWL sur les lacunes constatées dans le contrôle interne. “Nous réitérons, pour autant que cela soit nécessaire, l’urgence et la nécessité de la mise en place d’un contrôle interne au sein de la SWL”, précise-t-elle.

Aucun des deux rapports ne mentionne d’intention de frauder, mais…

Aucun des deux rapports ne mentionne d’intention de frauder. La direction de l’audit procède toutefois à une analyse de risques et attribue la mention “élevé” dans quelques cas : délégation de signatures, marchés publics, gestion des GSM et gestion du parc automobile.

Dans ses constats, elle pointe pêle-mêle l’absence d’inventaire complet des GSM (alors qu’il y en a 69 en circulation), l’absence de contrôle de la consommation de carburant des véhicules et de la car policy qui les accompagne lorsqu’ils sont attribués à une personne, des “trous” dans le relevé du kilométrage des véhicules de service, l’absence de mise en concurrence pour des commandes à certains fournisseurs, l’absence de double signature pour des dépenses supérieures à 500 euros, etc.

Vendredi, la commission du logement du Parlement wallon procédera à une série d’auditions relatives à ces problèmes.

Trends.be, avec Belga

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