Les primes pour couvrir les risques climatiques sur les biens immobiliers devraient bondir de 22%
L’assurance pour les biens immobiliers est le segment qui devrait enregistrer la plus forte croissance dans le secteur de l’assurance au cours des 20 prochaines années compte tenu de l’urbanisation et du changement climatique, selon une étude publiée par Swiss Re.
Pour le grand événement annuel du secteur de la réassurance appelé les Rendez-vous de septembre, le groupe suisse s’est livré à un exercice de projections pour saisir les grandes tendances qui domineront le secteur jusqu’en 2040.
Selon son étude, les primes dans la réassurance dommages, tous segments confondus, devraient plus que doubler au niveau mondial pour atteindre 4.300 milliards de dollars en 2040, contre 1.800 milliards en 2020.
La composition des sources de revenus des assureurs va fortement évoluer, a toutefois prévenu le groupe suisse qui fait office d’assureur pour les assureurs.
La part de l’assurance pour les biens immobiliers va s’accroître dans les primes que récoltent les assureurs pour couvrir les dommages pour représenter jusqu’à 29% de leurs primes, contre environ 25% en 2020, d’après ses estimations.
Entre le changement climatique et l’urbanisation croissante qui nécessite d’assurer davantage d’habitations mais aussi d’infrastructures telles les aéroports, gares ou réseaux d’eau et d’électricité, les primes dans l’assurance des biens immobiliers devraient quasiment tripler pour grimper à 1.300 milliards de dollars d’ici 2040, contre 450 milliards en 2020.
Avec l’augmentation de la fréquence des intempéries, les primes pour couvrir les risques climatiques sur les biens immobiliers devraient, à elles seules, bondir de 22% pour se monter à 183 milliards de dollars.
La part des primes venant de l’assurance automobile devrait en revanche diminuer, même si elle reste vouée à une forte croissance.
D’un côté, l’augmentation du niveau de vie dans les économies émergentes soutient ce segment clé pour les assureurs alors que le nombre de ménages qui peuvent s’offrir un véhicule augmente.
De l’autre, l’essor des technologiques qui contribuent à réduire les accidents, telles que l’assistance à la conduite, mais aussi les nouvelles formes de mobilité, notamment avec les véhicules partagés, vont aider à réduire les dommages que devront couvrir les assureurs, mais aussi in fine ralentir l’évolution des primes récoltées.
Selon ses calculs, les primes dans l’assurance automobile devrait doubler pour atteindre environ 1.300 à 1.400 milliards de dollars d’ici 2040, contre 766 milliards en 2020 grâce aux économies émergentes.
Mais la part de ce segment dans les revenus que les assureurs génèrent avec ces primes va diminuer pour régresser à quelque 32%, contre 42% en 2020, estime Swiss Re.
D’après cette étude, la réassurance dommages va devenir “plus risquée et plus complexe au cours d’un 20 prochaines années”, les coûts des catastrophes naturelles étant plus difficiles à prévoir.