Les JO de Londres font flamber les loyers

© Reuters

Dans certains quartiers de la capitale britannique, les prix exigés par les propriétaires ont été multipliés par cinq. La demande, bien sûr, a du mal à suivre.

Les JO vont coûter cher pour les contribuables britanniques. Certains espèrent pourtant tirer leur épingle du jeu, en mettant leur logement à louer pendant les deux semaines de l’évènement. Matt Heiman, heureux propriétaire, espère par exemple louer son logis 700 euros par jour, une somme astronomique, et pas forcément réaliste. “Au départ, la question était de savoir si on allait rester a Londres pendant les JO. En fait la ville est déjà un tel bazar qu’on s’est dit qu’il valait mieux partir”, explique-t-il. “En général, on loue la maison 300 euros par jour, mais quand il y aura les jeux, ça sera plus cher. Autour de 600 ou 700 euros, je pense”.

Avec une telle perspective de culbute des prix, rien d’étonnant à ce que le marché soit inondé d’offres pour la période des jeux. Les sites de locations, officiels ou non, fleurissent sur le net. Dans le quartier de Stratford, populaire mais tout proche du village olympique, certains loyers ont été multipliés par 5. Des prix considérés comme peu réalistes par les agents immobiliers, qui tentent de mettre en garde les propriétaires trop gourmands.

“Ce que l’on constate, c’est qu’il a des demandes de la part de locataires pour des locations à court terme, mais ils ont un budget normal!”, lance Claudine Morgan, administratrice dans le réseau immobilier Winkworth. “Nous avons des demandes de gens qui vont travailler pour les jeux Olympiques et sont prêts à dépenser un peu plus, environ 55 ou 65 euros par nuit. Mais personne ne vient en disant +J’ai un budget de 2.500 ou 5.000 euros, trouvez-moi quelque chose+”.

Selon les estimations des professionnels, les demandes de locations pour la période des JO n’ont augmenté que d’environ 20%. Pas de quoi satisfaire toutes les offres proposées par les agences et les particuliers. “J’ai discuté avec un très grand nombre de membres de notre association qui ont des agences dans le centre de Londres. Et combien d’affaires ont-ils conclues jusqu’à maintenant? Trois!” s’exclame Tim Hyatt, président d’une association d’agents immobiliers, Residential Lettings Association (ARLA).

Pour les propriétaires, libérer un appartement déjà occupé pour le louer à prix d’or pendant les jeux est certes tentant. Mais risqué, selon Tim Hyatt: “Est-ce que vous voulez prendre le risque de jeter dehors un bon locataire, qui loue depuis 6 mois ou 18 mois, pour un gain de très court terme, et avec la perspective d’avoir à le relouer ensuite, avec les coûts afférents? Pas sûr”. D’autant que la capitale britannique ne manque pas de capacité d’hébergement, avec quelque 140.000 chambres d’hôtel au total. Pour l’heure, l’offre dépasse la demande. Certains espèrent pourtant que la situation va changer au fur et à mesure que la date fatidique du 27 juillet, ouverture officielle des jeux Olympiques, se rapproche.

Sébastien Julian, L’Expansion.com

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