Gand imagine la bibliothèque du futur

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Depuis le 10 mars, la ville de Gand bénéficie d’une bibliothèque flambant neuve. L’édifice, situé en plein centre-ville, est plutôt impressionnant. De Krook, c’est son nom, est le deuxième chantier le plus important que a ville a connu ces dernières années, juste après la conception du nouveau stade de football.

Des concepteurs reconnus mondialement

350.000 livres. La bibliothèque compte 350.000 livres répartis sur 11km d’étagères.

Conçu de bois et de verre, le mastodonte compte sept étages. Ultra moderne, il se fond néanmoins parfaitement dans le paysage gantois. Il faut dire que l’oeuvre a été confiée à des experts. ” Une centaine de cabinets d’architectes avaient postulé. On en a d’abord sélectionné cinq belges. Ils avaient chacun la particularité de s’associer avec un cabinet étranger. Finalement, nous avons retenu Coussee & Goris, un bureau gantois qui s’est associé au catalan RCR Arquitectes. Ce dernier vient de gagner le prix Pritzker. Le plus prestigieux dans le monde de l’architecture “, explique Kris Biebauw, le directeur de De Krook. Le projet colossal aura coûté 57 millions d’euros, financés par la Région, la province, la ville et d’autres acteurs comme un centre de recherche et l’université de la ville.

Défi architectural

57 millions d’euros. La bibliothèque aura coûté près de 60 millions d’euros. Outre la construction du bâtiment, il a d’abord fallu démolir des garages et un centre sportif et extraire 16.000 tonnes de gravats.

Mettre en place un tel bâtiment en plein centre-ville fut un sérieux défi. Le site, enclavé, est limité par l’Escaut qui entoure en partie les lieux. Une partie conséquente des travaux fut d’ailleurs réalisée ailleurs avant d’être transportée par bateau sur l’Escaut. “C’était très impressionnant, explique le directeur. C’était d’ailleurs presque devenu une attraction. Les gens s’arrêtaient pour voir comment le chantier avançait.” Il a également fallu faire avec des berges fragiles ou encore un risque d’inondation, obligeant les architectes à penser à une structure spécifique. ” La bibliothèque repose sur 300 piliers “, souligne Myriam Verreycken, la responsable communication de De Krook. Malgré les difficultés techniques, le choix du site est stratégique. ” De Krook est situé entre le quartier ancien, assez touristique et l’autre partie de la ville, plus étudiante, précise Annelies Storms, l’échevine de la Culture et du Tourisme . Il y a aussi de nombreuses choses à y voir mais les touristes ne prenaient pas toujours le temps d’y aller. Désormais, De Krook pourra faire la jonction entre ces deux parties de la ville. “

Déjà un succès de foule

8.000 visiteurs. Chaque jour, De Krook enregistre l’entrée de 8000 visiteurs. Un véritable succès, les responsable ayant au départ misé sur 3.500 quotidiennes.

Le bâtiment ne se résume plus à une simple bibliothèque. Plusieurs autres acteurs se sont associés au projet comme l’Université de Gand ou l’Imec, un centre de recherche spécialisé en nanotechnologie, qui joue également un rôle d’incubateur d’entreprises. Six cents personnes travaillent dans cette fourmilière géante, dont l’objectif est aussi de rapprocher le public et le monde de la recherche. ” Souvent, une grande partie de la population n’a pas de connaissances concrètes du travail effectué par le centre de recherche et l’université, explique encore le directeur, Kris Biebauw. Partager la bibliothèque municipale avec eux est donc bénéfique. ” Un grand écran à l’entrée du bâtiment publie d’ailleurs des résultats de recherche de l’UGent de manière pédagogique afin de susciter l’intérêt des lecteurs qui viennent nombreux. ” Honnêtement, on ne s’attendait pas à un tel succès. Sur base de la fréquentation de l’ancienne bibliothèque et de nos estimations, on tablait sur 3.500 à 4000 visiteurs par jour. ” Objectif largement dépassé puisque, depuis l’ouverture, le nombre de visiteurs est en moyenne de 8.000. ” On sait qu’il y a un effet de curiosité et que le nombre va diminuer mais on restera encore probablement à 6.000 par jour “, explique, ravie, la responsable communication.

Bibliothèque 2.0

A l’image de son architecture, le bâtiment est résolument moderne. ” On a voulu y intégrer la bibliothèque du futur “, explique le directeur. Des écrans tactiles sont, par exemple, installés dans les rayons de la bibliothèque, permettant d’effectuer des recherches personnalisées. Une série de services est également automatisée, comme le retour des livres empruntés. ” Pour rendre un livre, il suffit de l’insérer dans une machine, précise la responsable communication. Celle-ci va détecter l’ouvrage et le renvoyer dans son secteur via un réseau de ‘tuyaux’. Le travail des bibliothécaires est ainsi facilité, même si le tri final reste encore manuel. ” La bibliothèque est également la première de Flandre à avoir lancé une appli recensant tous les livres présents dans ses rayons. Elle permet de gérer ses emprunts, les prolonger si nécessaire ou encore d’obtenir des conseils de lecture. La bibliothèque est également équipée de nombreuses salles de conférence et d’espaces d’étude. ” Les étudiants se sont très vite approprié les lieux “, se félicite encore Myriam Verreycken.

Par Arnaud Martin.

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