En Flandre, l’impayable adieu au béton

Joke Schauvliege, ministre flamande de l'Environnement © BELGA IMAGE

Chaque jour, la Flandre perd six hectares – l’équivalent de 12 terrains de football – d’espace ouvert. Afin d’éviter que les dernières parcelles de verdure n’y disparaissent sous le béton, la Région a décrété un ” Betonstop ” visant à transformer à l’horizon 2040 des milliers de terrains à bâtir en zones naturelles ou agricoles.

Les propriétaires de terrains ainsi frappés de moins-value se sont massivement insurgés et ont fini par être entendus. Dans la nouvelle mouture en cours de discussion, ils seront indemnisés non plus à 80 % comme le proposait initialement le gouvernement flamand mais récupéreront l’intégralité du prix d’achat indexé de leur terrain.

Parallèlement, Joke Schauvliege, ministre flamande de l’Environnement, a élargi le nombre de terrains entrant en ligne de compte. Les parcelles non situées le long d’une voirie en dur ou distantes de plus de 50 mètres d’une route équipée sont ainsi devenues indemnisables, ce qui fait exploser la facture. Personne n’ose pour l’instant avancer de chiffres précis mais les communes invitées à supporter l’essentiel du coût de ces mesures tirent le signal d’alarme.

Dans une des zones qu’elle comptait aménager, la ville de Saint-Nicolas a déjà calculé que la facture passera de 73.000 euros à près de 27 millions ! ” Si pareille mesure passe, nous ‘poubelliserons’ notre projet d’aménagement “, a déjà prévenu le conseil communal. Très remontés, les écologistes estiment que ce nouveau Amode d’indemnisation amènera toutes les communes de Flandre à revoir à la baisse leurs projets d’aménagement, ce qui est exactement le contraire du but poursuivi. Pire, insistent-ils, il offre une prime inespérée aux spéculateurs propriétaires de terrains à bâtir ” si mal situés qu’en temps normal, ils ne parviendraient pas à les vendre “.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content