Bureaux : les Régions ratissent plus large

© King Sturge

Si Bruxelles garde son statut de premier marché de bureaux en Belgique (13 millions de m² en stock), les villes régionales grappillent lentement des parts de marché.

La nouvelle vient d’être confirmée sur les hauteurs de Wavre : Petercam ouvrira lui aussi une entité décentralisée de 350 m² dans le parc de bureaux des Collines de Wavre, au sein de la phase V développée par Codic.

“Cette décision confirme, comme d’autres transactions enregistrées début 2011, la stratégie en cours appliquée par pas mal de grandes sociétés d’ouvrir des bureaux régionaux, voire de délocaliser leurs activités hors de Bruxelles”, précise Cédric Van Zeeland, managing director chez King Sturge, qui vient de boucler cette opération.

Les motifs évoqués sont connus : “L’accès, le prix, les facilités et l’environnement de travail, au premier rang, constate le courtier. Et quand la décision est prise de localiser son siège hors de Bruxelles, le Brabant wallon a souvent la cote.” Parmi les dernières entreprises à avoir franchi le pas cet hiver, il cite notamment VR Intelligence aux Collines de Wavre encore (300 m²) et Bio One à l’Axis Parc (200 m²).

Bureaux : une belle cuvée locale 2010

Ce ne sont là que les toutes dernières confirmations locales. Rien que sur le Brabant wallon, on relèvera notamment l’arrivée d’AGC Glass dans un nouveau siège à construire à Louvain-la-Neuve, et celles de Selligent et Belga Films au Parc de l’Alliance. Cette dernière est installée dans un immeuble (800 m²) acheté rue du Japon. Les laboratoires Roman Pais ont choisi de poser leurs bureaux à l’Axis Parc, BSL Groupe a préféré s’installer à Genval, tandis que Desmet Engineering est parti vers le Waterloo Offices Parc, tout comme BASF.

Parmi les autres récents arrivés en Brabant wallon, on citera encore les sociétés Abbott, Bellco et Solutia Plastic. Quant à Bristol Meyers Squibb, qui occupait encore 15.000 m² au sein du Parc de l’Alliance voici peu, s’il a opté pour une réduction de moitié de l’espace occupé, il y a malgré tout stabilisé son implantation à plus long terme.

Ce mouvement de fond s’installe peu à peu dans les moeurs des locataires et des investisseurs. Les promoteurs l’ont d’ailleurs bien compris et multiplient leurs projets à Anvers, Bruges, Gand mais aussi à Namur et Gosselies.

Les calculs du conseil en immobilier Jones Lang LaSalle montrent que la part des villes régionales dans la prise en occupation totale de bureaux est passée de 20 % à 30 % en cinq ans. CB Richard Ellis attire lui aussi l’attention sur les ambitieux projets d’extension d’immeubles de bureaux dans les villes régionales.

Quelques grands promoteurs comme Kairos, Iret Development et Banimmo semblent déjà prendre leurs positions. “Nous jouons à fond la carte des régions”, confirme Filip De Poorter, administrateur délégué de Kairos. Tout en ajoutant aussitôt que les localisations proches des gares bruxelloises restent des endroits convoités pour des bureaux.

Il devient de plus en plus difficile d’accéder à Bruxelles par la route et c’est, selon le promoteur, la principale explication du succès croissant des villes régionales. Les embouteillages coûtent non seulement beaucoup d’argent mais les entreprises se rendent aussi compte qu’il devient plus ardu de convaincre les gens (jeunes) de venir travailler à Bruxelles. La décentralisation est la réponse à ce problème. Une tendance que suivent d’ailleurs aussi les administrations publiques.

Philippe Coulée et Laurenz Verledens

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content