Airbnb contre-attaque contre la mairie de New York

Une dizaine de plateformes de tourisme participatif se sont développées ces dernières années © AFP

La plateforme de logements Airbnb a contre-attaqué vendredi dans sa bataille contre la mairie de New York, l’assignant en justice pour “abus de pouvoir” après l’adoption d’un arrêté l’obligeant à lui communiquer la liste de ses hôtes.

L’arrêté municipal du 6 août contraint le géant de l’économie collaborative et les autres sites d’hébergement de courte durée à communiquer à la mairie la liste des transactions effectuées pour des logements à New York, une des capitales mondiales du tourisme.

La bataille new-yorkaise illustre les litiges entre Airbnb et d’autres grandes villes de la planète, qui l’accusent de contribuer à la crise du logement en incitant les propriétaires à louer à des visiteurs de passage plutôt qu’à ses résidents permanents.

L’arrêté new-yorkais doit permettre à la mairie d’appliquer plus efficacement les textes de l’Etat de New York, qui interdisent de louer un logement pour moins de 30 jours sauf si l’hôte est présent.

Mais Airbnb, qui accuse la municipalité de faire le jeu du lobby hôtelier, estime que l’arrêté viole la Constitution en réclamant des données privées fournies par ses utilisateurs et qu’elle s’est engagée à ne pas diffuser.

Si l’arrêté n’est pas censé prendre effet avant le 2 février 2019, Airbnb affirme qu’il lui faudrait dès maintenant solliciter le consentement des “dizaines de milliers d’hôtes” new-yorkais et adopter “un système de collecte et de confirmation” de ces données pour les rapports mensuels réclamés par la mairie.

La plateforme, qui demande à la justice d’interdire l’application de l’arrêté, dénonce aussi “une mesure sans précédent” dans son ampleur et sa fréquence, qui ne prévoit aucun moyen pour empêcher la dissémination de ces données privées.

L’un des responsables de la ville, Christian Klossner, a immédiatement réagi en assurant que New York allait “défendre son arrêté”, qui “fournit à la ville les données critiques dont elle a besoin pour maintenir son parc de logements, garantir la sécurité des touristes et des habitants”.

Une élue municipale a elle aussi dénoncé l’assignation d’Airbnb, soulignant que plus du quart de ses annonces émanaient de professionnels et que près des trois quarts portaient sur des logements entiers, loin de l’idée d’une “économie de partage” qui aiderait des foyers modestes à boucler les fins de mois.

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