Le réseau social Facebook lance une boutique d’applications dont il ne tirera aucun revenu direct.
Le cours de Facebook a subi une belle dégringolade depuis son introduction en Bourse chahutée du 18 mai dernier. En cause, notamment, une sous-évaluation des défis que rencontre Facebook à l’heure où la consommation d’Internet se fait de plus en plus mobile. Pour accroître sa popularité – et ses revenus – sur smartphones et tablettes, le groupe vient de lancer un espace d’applications, disponible aux Etats-Unis et bientôt en Europe.
Pas sûr, cependant, que l’App Center de Facebook parviendra à convaincre les investisseurs que le réseau social va enfin dégager des revenus significatifs en surfant sur l’Internet mobile. Dans un premier temps, cette nouvelle boutique ne générera en effet aucun revenu direct ! Contrairement à l’App Store d’Apple ou au Google Play (ex-Android Market), l’App Center ne ponctionnera pas la “taxe” de 30 % habituellement demandée aux développeurs d’applications pour chaque téléchargement payant. Et pour cause : le magasin Facebook n’en est pas vraiment un. Il s’agit plutôt d’une plateforme de recommandations d’applications. Pour télécharger l’application mobile – c’est un comble ! – Facebook renvoie à l’App Store ou à l’Android Market qui, eux, se serviront dans la poche du développeur. Ce procédé n’est pas neuf : en mai, Facebook a orienté 83 millions d’utilisateurs vers l’App Store.
La pub, toujours la pub
Mais l’important n’est pas là pour Facebook. L’intérêt de l’App Center est surtout de générer du trafic. Grâce aux innombrables données accumulées par le réseau social sur ses 901 millions d’utilisateurs, Facebook espère faire les recommandations qui font mouche. Et scotcher les consommateurs un peu plus longtemps sur leurs écrans… ce qui intéresse bien entendu les annonceurs. Le business de Facebook n’a pas changé : la publicité en reste le moteur.
GILLES QUOISTIAUX
