Pierre Rion et le numérique: “Je veux shooter dans la fourmilière !”

Pierre Rion © Belga

Le président du nouveau “conseil du numérique” défend le processus mis en place par Jean-Claude Marcourt pour développer la filière digitale en région wallonne.

Notre billet d’opinion (Quand nos ministres découvrent le numérique…) suscite des réactions. Nous y analysions les différents “plans numériques” mis en place par les ministres Alexander De Croo (Open VLD) et Jean-Claude Marcourt (PS).

Pierre Rion, le président du nouveau “conseil du numérique” wallon veut mettre les choses au point sur les contours de sa mission. Ce business angel et administrateur de sociétés (EVS, Pairi Daiza, Belrobotics, Cercle de Wallonie…) insiste sur le côté désintéressé (il ne sera pas payé, pas plus que les membres du conseil), indépendant (il a choisi les membres lui-même) et apolitique (même si ses affinités avec le MR ne sont un mystère pour personne) de la mission que lui a proposé Jean-Claude Marcourt. “Je suis là pour servir la Wallonie”, revendique Pierre Rion.

Quelle est la mission du “conseil du numérique” que vous présidez ?

Nous sortirons, d’ici fin juin, une feuille de route, qui permettra d’allouer au mieux la manne financière prévue par le plan Marshall 4.0 pour le développement numérique [NDLR : 200 millions d’euros sur quatre ans]. Pour réaliser ce travail, nous avons les mains libres, le ministre me l’a assuré. Nous sommes 100 % indépendants. Après, le politique fera ce qu’il veut de nos recommandations. Mais il pourra difficilement passer à côté de 90 % des propositions que l’on mettra sur la table.

Tout ce processus, avec un conseil, des groupes de travail, des assises, des consultants… Ce n’est pas un peu compliqué ?

C’est un travail collectif, constructif. Soyons positifs ! On parle de beaucoup d’argent tout de même pour le numérique. La moindre des choses, c’était de consulter les acteurs de terrain. Et c’est ce qu’on fait. J’ai prévu cinq ou six réunions d’ici juin. Tout cela se fait de façon totalement bénévole. Je payerai moi-même les viennoiseries ! Quant à l’étude confiée au consultant Roland Berger, on parle d’un montant compris entre 100.000 et 150.000 euros, d’après ce que j’ai entendu. Sur un budget de 200 millions, ce n’est tout de même pas énorme.

La Wallonie n’arrive-t-elle pas très en retard avec un plan numérique, en 2015 ?

Mais le numérique tourne déjà bien en Région wallonne ! On a déjà des champions ! Ce qu’on veut faire aujourd’hui, c’est entraîner dans leur sillage des jeunes qui n’osent pas entreprendre. On veut créer un climat propice au numérique. Laissez-nous le bénéfice du doute !

Quels seront les principaux axes de réflexion au sein du conseil ?

On ne va pas réinventer l’eau chaude. Nous avons prévu des discussions au sujet des infrastructures, de l’enseignement, des smart cities… Nous viendrons avec des mesures concrètes, précises, chiffrées.

Quels sont les défis de la Wallonie en matière numérique ?

Tout commence avec l’infrastructure. On a un beau squelette, mais il manque les terminaisons nerveuses. Qui a de la fibre optique chez lui ? Personne, parce qu’il manque le “last mile”, le dernier kilomètre de fil pour arriver chez les gens. La Wallonie possède un superbe réseau de fibres optiques qui est sous-utilisé à cause de guéguerres entre Proximus et Nethys [NDLR Deux sociétés représentées au conseil du numérique]. Je veux shooter dans la fourmilière !

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