Netflix est disponible en Belgique

© REUTERS

Netflix a fait son apparition en Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg dans la nuit de jeudi à vendredi. Le service de vidéo en ligne, auquel il est possible de s’abonner à partir de 7,99 euros, a annoncé son arrivée peu après minuit sur le réseau social Twitter et l’a confirmée dans un communiqué vendredi matin.

“On est là”, a annoncé le premier service de vidéo en streaming (flux continu) sur Internet dans un message posté sur le réseau social Twitter peu après minuit.

Les abonnés pourront accéder aux programmes aussi bien sur TV que sur tablette, smartphone, console de jeu et ordinateur. “Nous sommes fiers d’apporter la télévision du futur en Belgique et au Luxembourg”, commente Reed Hastings, co-fondateur et CEO de Netflix. “Les téléspectateurs belges et luxembourgeois vont pouvoir accéder instantanément à une multitude de films et de séries, où et quand ils le souhaitent.”

Netflix est déjà présent depuis 2012 au Royaume-Uni, en Irlande, au Danemark, en Finlande, en Norvège et en Suède, et depuis 2013 aux Pays-Bas. En début de semaine, le service américain de vidéo à la demande a également fait son apparition en Allemagne, en France, en Autriche et en Suisse.

Netflix compte plus de 50 millions d’abonnés dans le monde, dont plus de 70% aux Etats-Unis. Le groupe s’est fait un nom outre-Atlantique avec des contenus originaux, principalement des séries qu’elle produit (Orange is the new black, House of Cards, qui n’est toutefois pas disponible en Belgique).

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Belgacom et Voo discutent d’un partenariat avec Netflix

Belgacom et Voo espèrent intégrer l’application du roi du streaming à leurs plateformes TV. En pariant que Netflix offrira, comme en France, son exclusivité à un opérateur, rapportent L’Echo, Le Soir et De Tijd vendredi.

Belgacom et Voo se reposent sur les scénarios vécus en France ou en Allemagne où Netflix s’est récemment, et respectivement, allié à Bouygues Telecom et Deutsche Telekom.

Techniquement, il suffirait à chacun des opérateurs d’incorporer l’application de Netflix dans son décodeur pour lui offrir les clés du marché. “Monétiser cet accès pourrait même, le cas échéant, compenser les pertes potentiellement ressenties au niveau de la VOD ou des différentes formules de contenus (comme l’offre Be TV pour Voo, NDLR)”, estiment les spécialistes du secteur.

Il revient maintenant à Netflix de déterminer s’il offrira son exclusivité à un opérateur en Belgique. Belgacom semble très bien placé pour rafler la mise. Ca discute mais rien n’est encore signé, affirme Le Soir.

Pour le CSA, c’est une bonne nouvelle mais des évaluations seront nécessaires à l’avenir

L’arrivée du service américain de vidéos à la demande Netflix en Belgique permettra d’insuffler un souffle nouveau sur le marché mais des évaluations seront nécessaires à l’avenir notamment quant à la réactivité du marché et les règles à appliquer par rapport à la concurrence, estime le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Le service américain de vidéos à la demande a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi, sur Twitter, son arrivée en Belgique.

“L’arrivée d’un acteur comme Netflix est une bonne nouvelle. C’est bénéfique pour les consommateurs et pour le marché car cela introduit une dynamique intéressante”, explique Bernardo Herman, directeur général du CSA, qui constate notamment l’apparition de nouveaux services dans les rangs de la concurrence.

Cette annonce arrive alors que la tendance est clairement aux nouvelles formes de consommation. La vente de tablettes a ainsi augmenté de 350 pc en 2013, selon Bernardo Herman. De plus, une augmentation (+ 20%) de la fonction TV de rattrapage et service à la demande a été constatée pour la période 2010-2012. Par ailleurs, le trafic internet généré par le visionnage de vidéos sur tablettes a crû de 40% en 2012.

S’il est un peu tôt pour juger l’impact qu’aura le géant américain, “la réactivité du marché devra être analysée et il faudra voir comment le consommateur réagira”, estime Bernardo Herman. “Si on arrivait à la conclusion que Netflix entre en concurrence directe avec les autres acteurs, il faudra que tous soient soumis aux mêmes règles”, notamment en matière de production culturelle.

A priori, comme le siège secondaire de Netflix se trouve aux Pays-Bas, ce sont les règles de ce pays qui devront être suivies par ses voisins. “Les Pays-Bas reprennent les obligations générales des directives européennes ainsi que des obligations additionnelles (propres à chaque pays)”, précise le directeur général du CSA. “Mais les règles des Pays-Bas ne disent par exemple rien sur les règles en matière de production culturelle comme c’est le cas en Belgique pour tous les acteurs.”

Pour conclure, Bernardo Herman estime que “les enjeux régulatoires importants doivent être débattus au niveau européen, ce qui est déjà le cas” notamment via le groupe des régulateurs européens des services de médias audiovisuels (Erga) ou encore la plate-forme européenne des instances de régulation (EPRA).

Depuis mai 2013, le CSA est en contact fréquent avec Netflix et de nouvelles réunions sont prévues dans les prochaines semaines.

L’arrivée de Netflix va renverser la donne mais de manière limitée

“L’arrivée de Netflix en Belgique va d’une certaine manière renverser la donne, mais de manière limitée”, estime Frédéric Antoine (UCL), spécialiste des médias. Le service américain de vidéos à la demande a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi, sur Twitter, son arrivée en Belgique.

“Je pense qu’il y a une sorte d’excitation médiatique autour de Netflix”, commente d’emblée Frédéric Antoine. S’il ne doute pas que le géant américain connaîtra un certain succès dans le royaume, notamment vu son faible coût, il pense cependant qu'”il faut relativiser l’influence que cela aura”, et ce pour diverses raisons.

Tout d’abord, le catalogue de Netflix ne propose pas toujours des contenus aussi récents que les autres médias et ne couvre pas l’entièreté de l’offre télévisuelle, rappelle le spécialiste. “Les informations, le divertissement, les émissions de variété, les magazines, la téléréalité, … ne figurent pas dans l’offre Netflix.” Cependant, avec les séries et fictions comme “core business”, “peut-être que Netflix conduira en partie à la fin de la suprématie des séries américaines aux heures de grande audience” comme ce fut le cas ces dernières années, envisage Frédéric Antoine.

Ensuite, la possibilité de regarder des programmes de manière non linéaire (par opposition à la consommation télévisuelle classique) existait déjà en Belgique, souligne Frédéric Antoine. Divers acteurs du secteur proposent en effet déjà des systèmes de vidéos à la demande ou de visionnages différés et Netflix n’est donc pas révolutionnaire en la matière.

Enfin, pour le spécialiste, le succès de Netflix dépendra également du type d’usage sur lequel le public va miser, à savoir consommer des programmes sur des écrans d’ordinateurs, de tablettes, de smartphones ou continuer à privilégier la télévision traditionnelle. La qualité de diffusion n’est pas toujours aussi bonne sur un “second écran” que via une télévision traditionnelle, ajoute-t-il encore. Il reviendra donc au public de choisir le mode de consommation qui lui convient.

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