La 4G mettra plusieurs années avant d’atteindre tout son potentiel

© Gary Turk

Les opérateurs mobiles Mobistar et BASE ont officialisé la semaine passée le lancement de leurs réseaux 4G respectifs en région bruxelloise, trois mois après celui de Proximus. La couverture quasiment complète du pays par le réseau “très haut débit mobile” ne sera cependant effective que vers la fin 2015, en fonction des différents opérateurs.

Proximus, la filiale mobile de l’opérateur historique Belgacom, a lancé son réseau 4G en novembre 2012. Celui-ci n’a été déployé sur la capitale qu’en février dernier. L’implantation de la 4G à Bruxelles a en effet été retardée en raison d’un cadre législatif plus sévère dans la région bruxelloise. Ces normes, qui étaient trop contraignantes pour permettre le déploiement de la 4G, n’ont été adaptées qu’à la fin du mois de janvier par le Parlement bruxellois avec une norme globale d’émission de 6 volts/mètre, au lieu de 3 volts/mètre précédemment. Proximus estime qu’il lui faudra 12 à 18 mois pour couvrir toute la région bruxelloise.

BASE fut le second opérateur à lancer son réseau 4G en Belgique en octobre 2013, suivi par Mobistar un mois plus tard dans le cadre d’une phase de test. Les deux opérateurs privés ont officiellement lancé leur réseau mobile à haut débit dans la capitale la semaine dernière.

A l’heure actuelle, Proximus se targue de couvrir 57% du territoire belge avec son réseau 4G, soit quelque 250 communes et plus de la moitié de la population. Mobistar indique couvrir 56% de la population tandis que 5,4 millions de Belges peuvent accéder au réseau BASE.

L’Europe a pris du retard dans la mise en place de son réseau très haut débit mobile par rapport aux Etats-Unis ou à certains pays asiatiques, notamment la Corée du Sud, et la Belgique ne fait pas partie des pays européens les plus développés en la matière. “Le déploiement de la 4G, et de l’internet mobile en général, a été assez lent en Belgique”, explique David Wiame, spécialiste en télécoms chez Test-Achats. Les tarifs élevés longtemps en vigueur en Belgique pour les données cellulaires constituent une cause de ce phénomène. La pénétration plus lente des smartphones sur le marché belge y a également contribué.

La 4G représente un marché rempli de perspectives pour les opérateurs. Selon Idate, l’Institut de l’audiovisuel et des télécoms en Europe, il y aura 1,3 milliard d’abonnements 4G dans le monde d’ici fin 2017. Il n’y en avait que 69 millions fin 2012 et 130 millions à la mi-2013. De la même manière, le chiffre d’affaires généré mondialement par la 4G devrait passer de 57 milliards d’euros en 2013 à 400 milliards d’euros en 2017.

Ici aussi, la croissance devrait être moins rapide en Belgique, estime cependant David Wiame. “La 3G a été lancée en 2004 en Belgique, c’est pourtant seulement maintenant qu’elle commence à être utilisée par tout le monde.” La 4G ne pourra dès lors être exploitée pleinement avant 2017 au plus tôt, selon lui. “Cela va dépendre de la vitesse à laquelle les consommateurs vont s’équiper de terminaux compatibles et également de la stratégie commerciale qui sera mise en oeuvre par les opérateurs”, conclut-il.

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