Google Analytics menacé par la législation européenne

En visant Analytics, outil phare de Google pour la mesure d’audience sur internet, l’Europe tente de tarir le torrent de données qui se déverse constamment vers les États-Unis. Mais les professionnels de la vie privée hésitent entre débrancher cet instrument ou miser sur une solution politique.

Google Analytics permet aux développeurs et aux professionnels du marketing de suivre avec précision le comportement des internautes. Gratuit, il était utilisé en 2021 par plus de la moitié de tous les sites internet et domine largement ses concurrents, selon un rapport du site W3Techs.

Or depuis le début de l’année, plusieurs autorités européennes de protection des données, ainsi que le comité européen qui les fédère, ont jugé l’utilisation de ce service illicite sur le continent, car il transmet aux États-Unis plusieurs informations permettant d’identifier un internaute.

Une fois encore, l’initiative de l’affaire revient à Max Schrems, l’activiste et juriste autrichien engagé dans un long combat contre les transferts de données vers les Etats-Unis, qu’il considère illégaux car ils n’excluent pas la possibilité d’accès à ces données par des services de renseignements américains.

Son ONG NOYB (“None of Your Business”: “ce ne sont pas vos affaires”) a déposé une centaine de plaintes dans plusieurs pays européens visant des entreprises qui utilisent Google Analytics.

En France, où trois plaintes ont été déposées contre les distributeurs Auchan, Decathlon ou Sephora, la Commission nationale Informatique et Libertés (Cnil) a annoncé des mises en demeure avec un délai d’un mois pour changer d’outil, sans donner le nom des éditeurs concernés. Le régulateur espère ainsi provoquer un effet boule de neige pour faire changer les pratiques.

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