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Fin des frais d’itinérance: quelques conseils pour les entreprises

‘Roam like at home’ n’est pas égal à ‘roam for free’, souligne Danielle Jacobs de Beltug, l’association des ICT Managers. Toute entreprise désireuse de réellement bénéficier de la suppression du roaming doit négocier avec son opérateur.

Depuis le 15 juin, la suppression des surcoûts d’itinérance est une réalité. Cela signifie-t-il automatiquement une diminution de la facture ? Pas nécessairement, prévient Danielle Jacobs, la directrice de Beltug, la plus grande association belge des décideurs ICT. Les sociétés qui désirent transformer cette mesure positive européenne en quelque chose de réellement positif pour elles ont tout intérêt à y veiller elles-mêmes.

Ne me comprenez pas mal, la suppression des frais d’itinérance est absolument à saluer. Nous pouvons à présent nous déplacer partout en Europe tout en restant connectés. Mais les organisations qui pensent que leur facture diminuera automatiquement se fourvoient.

L’effet de la suppression du roaming pour les SMS et les appels est, pour la plupart des entreprises, plutôt négligeable, si on le compare à l’impact de la suppression des frais de roaming pour les data. Mais c’est précisément là que le bât blesse.

‘Roam like at home’ n’est pas égal à ‘roam for free’

Bien trop souvent, j’entends dire que nous pouvons désormais appeler, surfer et échanger des SMS gratuitement à l’étranger. La suppression du roaming signifie uniquement que les surcoûts pour les communications à l’étranger sont supprimés, et que vous retombez donc sur le même tarif que pour les communications en Belgique. Gratuit, ça ne l’est donc pas.

Forfaits étriqués, facture élevée

En tant qu’entreprise, vous avez en outre intérêt à opter pour des forfaits. Un paquet de communications, SMS et consommation de data pour un prix fixe. Cela simplifie les budgets. L’inconvénient des forfaits, c’est que les prix augmentent considérablement en cas de dépassement des limites. Le choix des forfaits adéquats est par conséquent essentiel. Si vous les choisissez trop justes, les coûts fixes mensuels sont alors bien plus faibles, mais le risque de surcoûts importants et imprévisibles est réel.

Cela a toujours été ainsi, mais la différence entre les prix à l’intérieur et à l’extérieur du forfait s’est agrandie avec la suppression des tarifs de roaming. Un conseil en or: vérifiez les prix en dehors des forfaits. À l’ère du post-roaming, un forfait de data plus important – et plus cher – sera, pour nombre d’entreprises, une meilleure option.

Négocier, ça rapporte

L’entreprise qui désire réellement bénéficier de la suppression du roaming a tout intérêt à négocier avec son opérateur

Plusieurs de nos membres témoignent du fait que la négociation de nouvelles conditions avec leur opérateur se déroule vraiment facilement. Les opérateurs sont tout à fait disposés à réévaluer votre contrat, mais vous devez bien sûr prendre l’initiative. De cette manière, vous pouvez sérieusement augmenter le volume de data pour le même tarif. Plus de data pour le même prix donc. Vous anticipez ainsi la consommation future, ce qui n’est certainement pas un luxe: l’an dernier, le volume de data a augmenté, selon Telenet, de pas moins de 57%.

Pour beaucoup d’entreprises, le fait que les prix pour les data mobiles sur le marché des entreprises ne suivent pas automatiquement les diminutions de mise sur le marché des consommateurs reste en outre une réelle frustration.

Vérifiez bien vos factures au cours des prochains mois. Pour les opérateurs aussi, la fin des frais de roaming est un réel défi. Les règles ne sont pas simples à implémenter et un certain nombre de décisions concernant la mise en oeuvre concrète n’ont été prises que tard par l’Europe. Des erreurs dans le calcul et le tarif peuvent donc toujours se produire.

Suppression uniquement pour l’UE, l’Islande, la Norvège et le Liechtenstein

Avec tous les messages d’allégresse concernant la fin du roaming, ne perdez pas de vue que la suppression des frais d’itinérance vaut uniquement pour les 28 pays de l’UE et trois pays de l’Association européenne de libre-échange: Islande, Norvège et Liechtenstein. Pour tous les autres pays, vous pouvez donc toujours vous attendre à des tarifs de roaming substantiels.

Faites attention au matelas à eau

Chez Beltug, nous utilisons volontiers l’image du matelas à eau pour expliquer la stratégie de compensation de certains opérateurs: les revenus qu’ils perdent par la suppression du roaming européen se voient compensés par une hausse des prix pour d’autres services. Et en effet, nous observons que de nombreux tarifs de roaming en dehors de l’UE sont adaptés.

C’est une mauvaise nouvelle pour toute personne qui va par exemple en vacances ou en voyage d’affaires en Turquie ou à Dubaï, où les frais peuvent grimper jusqu’à 12 ou 14 euros par megabyte. N’oublions pas la Suisse. Pour ce pays, les opérateurs osent facturer des tarifs d’itinérance entre 3 et 12 euros par megabyte.

Les opérateurs ont certes l’obligation de limiter le trafic mobile de données partout dans le monde à 50 euros au-dessus du prix du forfait, mais la plupart des entreprises veulent que leurs collaborateurs restent productifs et préfèrent leur interdire d’aller en ligne lorsqu’ils ont atteint la limite supérieure.

Si vos collaborateurs voyagent régulièrement en dehors de l’Europe, vous avez tout intérêt à faire un exercice approfondi, et de choisir les forfaits adéquats pour le roaming en dehors de l’Europe sur cette base. Vous veillerez ainsi à ce que le 15 juin reste un jour à célébrer.

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