Comment la “blockchain” fait flamber l’action Kodak

© Reuters

La star déchue de la photographie trouve une seconde jeunesse en investissant dans la “blockchain” et en créant sa propre monnaie virtuelle, le KodakCoin. Les investisseurs applaudissent.

Kodak lance un nouveau service dédié aux photographes, basé sur la technologie de la blockchain. Dévoilé au CES, KodakOne a immédiatement redonné des couleurs au cours de Bourse de l’entreprise. En moins de 24 heures, son action, qui suivait une pente descendante depuis début 2017, a subitement triplé de valeur.

Blockchain semble être le nouveau mot magique aux yeux des investisseurs. Et Kodak n’est pas la seule entreprise à avoir compris le mécanisme. Quelques semaines plus tôt, la société new-yorkaise Long Island Iced Tea Corp, qui produit du thé glacé, s’était rebaptisée Long Blockchain Corp. Ce stratagème grossier a permis à son cours de Bourse de progresser de 200 %. Un fabricant de soutiens-gorges sportifs, un producteur de jus de fruits ou encore un vendeur de cigarettes électroniques ont tour à tour utilisé ces mêmes ficelles, avec le même résultat.

Protection des clichés

Kodak ne conteste pas avoir cédé à la frénésie entourant les projets estampillés blockchain. Mais l’entreprise assure avoir développé un vrai produit utile. ” Pour beaucoup de gens dans l’industrie technologique, les termes blockchain et crypto-monnaie sont des buzzwords(mots qui font le buzz, Ndlr), mais pour les photographes qui luttent depuis longtemps pour garder le contrôle de leurs images, c’est la clé à un problème qui était jusque-là insoluble “, a commenté le CEO de Kodak Jeff Clarke dans un communiqué.

En créant la plateforme KodakOne, la firme veut aider les photographes à mieux protéger leurs droits d’auteur.

Le service envisagé par Kodak concerne la protection des clichés pris par les photographes. Dans un univers digital basé sur le partage, il est parfois difficile de faire respecter le paiement des droits d’auteur. En créant KodakOne, une plateforme centrale où seront stockées les images protégées, Kodak veut se positionner en tant qu’intermédiaire de certification et de validation des droits d’auteur attachés à chaque fichier. La technologie décentralisée et ultra-sécurisée de la blockchain est toute indiquée pour assurer ce service.

Kodak va également créer sa propre monnaie virtuelle, le KodakCoin, qui permettra aux utilisateurs de la plateforme de rémunérer les photographes à chaque utilisation de leurs images. Et pour financer ce nouveau service, l’entreprise a choisi de se tourner vers une nouvelle forme de financement, l’ICO ( Initial Coin Offering), qui séduit tout particulièrement les start-up actives dans la blockchain.

Depuis sa faillite en 2012 et sa relance poussive, Kodak était devenue l’archétype de l’entreprise has been incapable d’anticiper le virage digital. En pariant sur une technologie prometteuse et très tendance, elle tente de se racheter une nouvelle virginité.

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