AppStore, pour le pire et le meilleur

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Trois milliards de téléchargements et une offre pléthorique d’applications : tout le monde craque pour le grand magasin virtuel de l’iPhone. Du plus futile au plus utile, “Trends-Tendances” est allé fouiller dans cette caverne d’Ali Baba pour retenir sa sélection du moment.

Le nombre d’applications développées pour le smartphone d’Apple grossit chaque jour. Près de 125.000 au compteur. Une manne pour quelques développeurs qui amassent des sommes rondelettes grâce au principe de rémunération mis en place par le fabricant américain. Septante pour cent des revenus générés par les téléchargements (un peu moins de la moitié coûte 0,79 euro…) reviennent directement à ces Géo-trouve-tout du 3G. L’appât du gain dope-t-il l’imagination ? A voir…

Pocket Guitar (0,79 euro)Une application où l’on se prend pour le roi du ukulélé, le king de la basse ou le Django de la guitare sèche, en transformant son écran en manche interactif. Il suffit d’appuyer sur les cordes virtuelles avec la main gauche et avec la droite de simuler les accords. Un conseil de guitar hero : après un riff, agitez votre iPhone passé en bandoulière, il s’en échappera une belle distorsion à la Jimmy Page. Sur le même mode, on en pince aussi pour Ocarina, mais là on souffle bien fort dans le micro de son iPhone…

Shazam (gratuit ou 3,99 euros)L’un des best-sellers maison puisque cette application de reconnaissance musicale compterait 50 millions d’utilisateurs dans le monde ! Il suffit de pointer son iPhone vers la source audio et quelques secondes après votre téléphone affiche le titre de la chanson mais aussi l’album, la pochette, la discographie de l’artiste, les vidéos liées au morceau sur YouTube et le lien vers l’iTunes Store pour l’acquisition. La base de données contient huit millions de titres, ce qui lui permet de s’en sortir haut la main lors des soirées blind test. Bien décidé à chercher la faille, nous avons tenté de faire trébucher l’hyper mnésique sur Glenn Gould, l’interprète du Prélude des Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach. Peine perdue. Seul bémol : la remarquable version gratuite se limite à cinq utilisations par mois tandis que la version illimitée mais payante se révèle moins intuitive avec des fonctions aussi inutiles qu’un très surfait onglet “Recommandations” sur le mode “Si vous avez aimé X, vous aimerez Y”. Sauf qu’entre les Stooges et Dick Rivers, on ne voit pas trop le rapport…

iSteam (0,79 euro)
Dans la catégorie “ça ne sert à rien mais il fallait quand même y penser” décernons une mention spéciale à l’iSteam qui permet, après avoir soufflé dans le micro, d’embuer son écran puis d’y tracer des petits mots (ou ce que l’on veut), chuintement sonore de doigt et gouttelettes de condensation compris. Deux millions de téléchargements à ce jour !

iDrinkSmart (0,79 euro)
Ce petit programme à succès permet de mesurer le taux d’alcool dans le sang en fonction d’une série d’indices comme le nombre de verres et le type de boissons ingurgitées. Et de se voir décerner ou non un feu vert pour prendre la route. Sérieux dans sa démarche mais ironique dans son graphisme (des curseurs en forme de capsules de bière !), l’efficacité de la chose demeure toute relative face aux petits alcootests vendus en pharmacie. Et puis vous avez déjà essayé, vous, de taper sur des touches de portable à partir du 4e verre ?

Starmap (9,99 euros)
La preuve que l’AppStore peut rapporter gros et pas seulement chez les geeks mangeurs de pizzas fans de Star Trek. Frédéric Descamps, un physicien français qui a mis au point un planétarium miniature, a conquis en quelques mois 70.000 curieux et empoché 400.000 euros de royalties. Aucune concurrence n’existant, le développeur s’est engouffré en solo dans la voie (céleste) d’un mini-logiciel qui permet de situer, d’identifier et de tout savoir sur les astres en fonction de la localisation de l’utilisateur. Il faut dire que le mode d’emploi du bon vieux planisphère bleu nuit n’étant compréhensible que d’Elisabeth Tessier et des membres honoraires de l’IRM, sa version high-tech gagne (un peu) en lisibilité. Le prix de vente de Starmap, lui, vous met KO, histoire de voir quelques étoiles en plus.

Sun Alert (gratuit ou 2 euros environ)
D’accord, les petites vignettes enfantines bâclées font de Sun Alert le degré zéro du graphisme. Il n’empêche: l’idée de mesurer le temps d’exposition au soleil en fonction de son type de peau et de l’indice de protection utilisé avant de se faire cramer par les UV de la haute montagne est bien sentie. La version complète – le prix n’est pas toujours affiché et parfois mentionné en dollars… – intègre une alarme, un affinage des données et un système de géolocalisation qui détecte la météo en live.

Virtual Zippo (gratuit)Car Appstore ne serait pas ce qu’il est sans son lot d’applications parfaitement inutiles… Nous avouons un faible pour Zippo, du nom du légendaire briquet tempête rectangulaire que l’on ouvre d’un petit geste sec du poignet – “clac !” – tout en actionnant du pouce la petite molette métallique – “Crrrr”. C’est exactement la gestuelle que cet artefact permet de reproduire à l’infini. On a le choix entre une dizaine de boîtiers heavymetal, peace, racing et on en passe. Selon l’inclinaison de son iPhone, la flamme se penche et vacille. Pour peu, on se brûlerait les doigts. Au moins des neurones.

Labyrinth Lite Edition (gratuit)
Un grand classique du jeu de patience, guider une bille de métal dans un labyrinthe en bois constellé de trous, dont on se demande de prime abord l’intérêt de sa transposition virtuelle. Sauf que les développeurs ont peaufiné leur adaptation 3D dans les moindres détails. Le déplacement de la bille qui varie en fonction de l’inclinaison de l’iPhone est simulé à la perfection et les emprunts faits au vieux flipper bien vus.

Cocktails made easy (2,39 euros)
Bariolées comme des chemises hawaïennes, les applications dédiées aux cocktails sont sou-vent des horreurs visuelles qui vous font passer paradoxa-lement le goût du shaker. On en a trouvé au moins une qui échappe à la débauche de cartes postales curaçao. En dépit d’un intitulé grotesque –
Cocktails made easy -, ce logiciel miniature propose, en anglais seulement, plusieurs centaines de recettes, d’un très bon niveau interactif (choix ponctuel des ingrédients et du niveau de difficulté, possibilité de laisser des commentaires) et surtout d’une parfaite sobriété. Chaque préparation est figurée par une image clean sur fond blanc et visible en mode plein écran, ce qui n’a l’air de rien sauf que la réussite d’un bon cocktail passe d’abord par sa présenta-tion. Sans modération.

Fake Calls (0,79euro)A peine plus moraux que les faux diplômes de Cambridge que l’on peut acheter sur le Net, mais tellement pratiques, les fake calls permettent de programmer un faux appel sur son propre portable. Idéal pour écourter une énième réunion de travail ou se débarrasser d’un interlocuteur encombrant. Si l’on peut programmer l’heure, la sonnerie et l’appelant, on regrette toutefois l’absence de la petite voix nasillarde à l’autre bout du fil qui rendrait l’illusion plus parfaite.

Antoine Moreno

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