Famille Colruyt : avoir un impact sur la société et la planète

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Pour y parvenir, la famille Colruyt diversifie ses investissements selon des critères bien précis.

Dans De 200 rijkste Belgen de Ludwig Verduyn, la fortune de la famille Colruyt est évaluée à 2,27 milliards d’euros, soit trois fois de plus qu’en 2000. Mais ce montant prend uniquement en compte la participation de 46,5 % que la famille détient dans le groupe de distribution éponyme. L’entreprise fondée à Hal en 1925 par Franz Colruyt n’est pas uniquement le premier distributeur alimentaire du pays avec ses enseignes Colruyt, Okay, Dreamland, Spar et Bioplanet. Elle est aussi active dans le commerce de gros en Belgique et en France ainsi que dans la production d’énergie renouvelable, via sa filiale WE-Power. Colruyt a notamment investi dans le parc d’éoliennes offshore Belwind, la plus grande centrale de courant vert de Belgique et est aussi majoritaire (à 66 %) dans le projet Northwind. Elle possède aussi des pompes à essence DATS24 et une imprimerie, Symeta (ex-Druco).

En dehors du groupe, la famille a également diversifié son patrimoine, comme le montre l’organigramme ci-dessous. Via différents véhicules financiers, elle est active dans le capital à risque. Avec son partenaire de longue date, le holding Sofina (famille Boël), elle est un actionnaire de référence des fonds Sofindev ( Abelag, Cassis Paprika, Novy…). Plus récemment, elle a investi dans Vendis, un fonds belge actif dans le secteur de la distribution ( Zeb, Pranarôm, Eyes+More, etc.).

Depuis le début de l’année, la famille emmenée par Jef – l’actuel président du groupe récemment anobli par le Roi et chef de file de la troisième génération – a regroupé ses différents holdings familiaux dans une seule structure : Korys. “Notre rôle, détaille Vincent Vliebergh, le CEO de Korys, est d’assurer une position d’actionnaire de référence stable pour le groupe Colruyt et de réaliser une diversification du patrimoine de la famille en redéployant une partie de ses avoirs dans l’économie et dans la société. Nous avons passé beaucoup de temps et d’énergie à définir nos valeurs et notre mission. Avec nos investissements, nous souhaitons avoir un impact positif sur la société en veillant à atteindre un équilibre entre le rendement économique, écologique et social.”

Quinze personnes dédiées à cette cause Korys occupe une quinzaine de personnes et investit principalement dans trois secteurs : les énergies renouvelables ou cleantech, les biens de consommation et les sciences de la vie. Il opère de trois manières. Via des participations directes dans des sociétés vertes ( Erda, Planet Eco, etc.) et biotech, actives dans le diagnostic comme Biocartis et Agendia. En investissant dans des fonds green ( Emerald Ventures, Wheb Ventures, Degroof Renewable Energy Fund) et autres ( Vendis Capital, Sofindev, etc.). Parmi les fonds verts, une de ses plus grosses participations a pour nom BeCapital. Ce fonds, récemment créé par Cobepa, le groupe Edmond de Rothschild et BeCitizen, investit sur la base de critères d’économie positive. Enfin, Korys place l’argent de la famille dans des actions et obligations de sociétés actives dans ses trois domaines de prédilection.

En dehors de Colruyt, du parc éolien Belwind où Korys a investi aux côtés du groupe et de Real Dolmen (l’ancienne filiale informatique dans laquelle la famille a gardé 16 % des actions), le nouveau holding familial gère un portefeuille qui pèse quelque 300 millions d’euros. “Les prises de participation et les investissements dans des fonds que nous réalisons ont une taille comprise entre 5 et 10 millions d’euros”, explique l’homme de confiance de Jef Colruyt.

La majorité des membres de la famille (Ndlr, une centaine d’héritiers dont une soixantaine sont des actionnaires actifs) investit via Korys. Certains d’entre eux ont pris des initiatives personnelles comme Piet, le cousin de Jef Colruyt, qui a fondé Impact capital (3E, Re-Vive, etc.), un fonds focalisé sur les investissements à impact sociétal et environnemental. D’autres membres de la famille ont racheté, en 2004, le château De Heerlijckyt Van Elsmeren dans le Brabant flamand, qu’ils ont transformé en un centre de formation et d’événements selon les principes écologiques qui leur sont chers.

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