Voyager après la pandémie: les prédictions de 10 experts
Le Wall Street journal a sondé des professionnels du secteur sur leur vision des voyages post-coronavirus. Où allons-nous voyager à l’avenir ? Comment les hôtels, les compagnies aériennes, les aéroports et même les bagages vont-ils évoluer ?
Moins de city-trips
Le journal américain prédit une désertion des capitales européennes habituellement les plus courues et un intérêt plus marqué des voyageurs pour des villes à la fréquentation et à la densité démographique moindre, tout en ayant une forte offre culturelle. “Je garderais un oeil sur Lyon et Hambourg”, déclare la journaliste britannique Annie Fitzsimmons, qui prédit également une redécouverte des îles européennes moins peuplées. Parmi elles : l’île allemande de Sylt, longue de près de 40 kilomètres, est qualifiée de “Nantucket teutonique”.
Vers des contrées inconnues
Sur la bucket list des globe-trotters post-coronavirus, il y aura des terres quasi inconnues et peu foulées tels que l’Alaska ou l’Etat américain du Montana, selon Erin Francis-Cummings, à la tête de Destination Analysts, une société de données sur les voyages.
Les Iles Féroé, une destination gourmande
Les voyageurs à la recherche de découvertes culinaires originales s’envoleront pour les Iles Féroé, prédit la productrice de télévision Irene Wong, qui parcourt le monde dans le cadre d’émissions de cuisine télévisées. Cette chaîne d’îles venteuses entre l’Écosse et l’Islande propose une cuisine unique centrée sur les fruits de mer, les produits laitiers et les légumes-racines rustiques. “Les gens sont fortement attirés par les endroits loins et difficiles d’accès”, déclare Irene Wong dans le Wall Street Journal.
Plus besoin de ticket d’avion
“Dans 10 ans, votre visage pourrait être votre billet d’avion“, s’avance de son côté Andrew O’Connor, vice-président des aéroports et des frontières chez SITA, un fournisseur de technologies de l’information basé en Suisse. Les logiciels biométriques installés dans les caméras vidéo des terminaux reconnaîtront et feront correspondre vos caractéristiques à votre vol tout en évaluant vos risques pour la sécurité et la santé, ce qui permettra à la plupart des voyageurs de se promener sans entrave de l’enregistrement à la porte d’embarquement.
Une classe “hygiène”
Les personnes qui ont peur des virus et des germes pourraient avoir la possibilité de payer un supplément pour accéder à la “classe hygiène“, une classe haut de gamme qui offrira un niveau de propreté plus élevé, selon Christopher Schaberg, auteur d’ouvrages spécialisés sur le secteur aéroportuaire. Dans cette catégorie, outre les filtres à air commun à tout l’appareil qui bloquent germes et autres saletés, les sièges seront davantage désinfectés et des sprays parfumés seront proposés.
A la rencontre des ours polaires
De nouvelles destinations verront le jour. Clare Weeden, spécialiste de l’industrie des croisières, constate une augmentation importante des voyages dans le passage du Nord-Ouest du Canada de la part de passagers désireux de voir des ours polaires et d’autres espèces arctiques avant leur disparition.
Des visites culturelles qui font réfléchir
Dans les villes, les visites ciblées sur l’histoire des minorités vont se développer, prédit Norie Quintos, consultante en voyages culturels. Les tours guidés sur le thème “Black Panther Party ” à Oakland et les explorations des quartiers juifs hassidiques de Brooklyn se multiplieront. “Les visites qui font réfléchir les gens ne feront que gagner en popularité“, est d’avis Norie Quintos.
Un pourboire pour le robot de chambre
Les hôtels deviendront des lieux aérés avec l’IA en coulisses, avance le professeur Stephani Robson de la Cornell School of Hotel Administration. Les lobbys ouverts et les chambres d’hôtel qui permettent l’entrée par l’extérieur seront le modèle à suivre, finis les fioritures et les chichis. Tout ce qui est difficile à nettoyer sera suspect dans une chambre de l’ère post-pandémique. Des robots seront présents mais discrets, passant l’aspirateur dans les couloirs à 2 heures du matin.
Des bagages volants
Le PDG de Roam Luggage, Larry Lein, imagine des jets d’air remplaçant les roues des valises à roulettes. Des systèmes de repérage intégrés synchroniseraient la valise avec les smartphones pour que ces bagages “volants” suivent les voyageurs à la trace.
Les parcs nationaux très prisés
Peter Fearnhead, PDG d’African Parks, une association à but non lucratif qui gère 18 parcs nationaux et réserves, pense que les pays qui allient bonne gouvernance et préservation de l’environnement seront très prisés. Deux pays se distinguent : le Bénin et le Malawi. Le premier, en Afrique de l’Ouest, pour son Parc National de Pendjari et le Parc National du W Bénin-Niger qui abritent des éléphants et des lions, tandis que le Malawi, en Afrique du Sud-Est, abrite des réserves naturelles qui accueillent des rhinocéros et des léopards.
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