Volkswagen prévoit à terme plus de 10.000 suppressions d’emplois dans le monde

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Le groupe allemand Volkswagen compte supprimer plus de 10.000 emplois dans le monde sur plusieurs années, mais sans licenciements économiques, a déclaré son directeur du personnel dans un article à paraître samedi, invoquant une conséquence du passage aux véhicules électriques.

Il ne s’agit pas de supprimer quelques centaines de postes”, a indiqué Karlheinz Blessing dans un entretien au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). “Il s’agira dans le monde et sur plusieurs années d’un nombre à cinq chiffres”, a-t-il prévenu.

Durement frappé par le scandale des moteurs diesel truqués, le groupe aux 12 marques (Audi, Porsche , Seat, etc) a décidé d’accélérer sur l’électrique. Mais les véhicules électriques contiennent moins de composants que les véhicules à essence, “donc nous aurons besoin à long terme de moins de salariés pour la production”, a expliqué M. Blessing.

Le responsable du personnel a confirmé que le groupe ne voulait pas licencier. “Mais nous réduirons les effectifs”, a-t-il affirmé.

La direction et le comité d’entreprise négocient actuellement en Allemagne un “pacte d’avenir”, programme de réorganisation qui doit permettre à la marque Volkswagen, déjà à la peine avant le dieselgate, de devenir plus rentable. Le nombre de postes menacés ou le montant des économies prévues par le groupe ne sont pas encore connus, mais la direction a clairement affiché son souhait de supprimer des postes et de proposer à certains salariés de changer de métier. “

Aucun salarié ne doit redouter une perte de son emploi, mais il est possible qu’il doive à l’avenir exercer d’autres fonctions”, a ainsi récemment indiqué Martin Rosik, directeur du personnel de la marque Volkswagen, dans un mémo adressé aux salariés et consulté par l’AFP. Le groupe Volkswagen emploie environ 624.000 personnes dans le monde, dont 282.000 en Allemagne.

Selon certains experts, sa rentabilité pâtit notamment du fait qu’il fabrique beaucoup de pièces de voitures lui-même, quand ses concurrents font davantage appel à des sous-traitants.

Le mastodonte allemand a annoncé en juin vouloir commercialiser plus de 30 véhicules tout électriques d’ici 2025. Il n’en a pas encore fini avec les retombées du dieselgate, mais ses résultats au troisième trimestre publiés jeudi montrent qu’il est parvenu à se remettre en selle un an après la révélation de sa tricherie sur 11 millions de véhicules dans le monde destinée à fausser les résultats des tests antipollution.

Entre juillet et septembre, le groupe de Wolfsburg (nord) a dégagé un bénéfice net de 2,28 milliards d’euros. En 2015, le dieselgate lui avait valu une perte de 1,6 milliard d’euros, la première en plus de 20 ans.

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