Vias utiliserait des subventions pour ses activités commerciales, l’Institut se défend
La société privée Vias, qui appartient en grande partie à une association d’automobilistes, gonflerait ses coûts et utiliserait les subventions du gouvernement pour des activités commerciales, d’après une enquête publiée samedi par De Standaard.
Vias dirige notamment les campagnes Bob contre l’alcool au volant, donne des cours aux délinquants de la route et publie des études. Depuis 2016, la société est détenue par deux actionnaires: la CEO Karin Genoe et le Royal Automobile Club de Belgique (RACB).
La plupart des travaux de son centre de connaissances sont financés par de l’argent public. Chaque année, le SPF Mobilité verse au moins 5 millions d’euros à Vias. En échange de cet argent, l’organisation doit produire un nombre déterminé d’études scientifiques et d’autres publications.
Une enquête du Standaard révèle que Vias exagèrerait considérablement le coût de ces études. La société gonflerait d’un tiers le nombre d’heures de recherche, selon une feuille de calcul que le journal a pu consulter. Un audit sur la manière dont Vias dépense ces subventions est en cours.
Selon De Standaard, l’institut aurait surfacturé le SPF Mobilité d’au moins un 1,5 million d’euros en 2021. Selon plusieurs sources, Vias utiliserait l’argent ainsi libéré pour financer d’autres départements, notamment en engageant du personnel pour des missions sans lien avec les travaux pour le gouvernement, par exemple au département marketing et communication.
Dans une réponse, Vias a nié des “hypothèses tout simplement incorrectes et basées sur des informations diffamatoires provenant de sources non objectives”.
L’article sur Vias est tendancieux et incorrect, se défend l’Institut
L’article du Standaard sur Vias est tendancieux et factuellement incorrect, se défend samedi l’Institut. Le quotidien flamand a publié samedi matin une enquête sur la société privée l’accusant de gonfler ses coûts et d’utiliser les subventions du gouvernement pour des activités commerciales.
Selon Vias, l’article se base sur “les témoignages anonymes d’anciens employés qui, par rancoeur, lancent des accusations calomnieuses et mensongères”. Le fait que certains de ces témoins aient entre-temps lancé des activités dans le secteur de la sécurité routière peut également expliquer leurs déclarations, ajoute l’institut.
Celui-ci regrette la “tentative de diffamation” dont il est victime et insiste sur le fait que Vias n’a jamais détourné d’argent et n’a pas demandé toutes les subventions prévues par le gouvernement fédéral en 2020 et 2021. “Tout est contrôlé par un comité spécial au sein duquel les représentants du gouvernement vérifient tout avec minutie. En outre, nous sommes contrôlés par un réviseur d’entreprise, l’Inspection des Finances et le SPF Mobilité”, précise-t-il.
L’organisation indique également être “une société à finalité sociale, ce qui signifie qu’elle n’a pas de but lucratif, mais un but social. L’impression est donc donnée à tort que Vias est une société commerciale. Afin de bien scinder nos activités commerciales des activités que nous menons avec l’argent public, une deuxième société a été créée.”
“En 2016, l’organisation est devenue indépendante à la demande du monde politique. Après une étude de marché, seules deux parties se sont déclarées prêtes à participer à l’autonomisation à leurs propres risques. Il n’y a pas eu d’avantages en capital lors de la reprise de Vias”, poursuit l’institut. Il ajoute que si, dans le respect de ses engagements, Vias ne peut dévoiler certains accords, l’affirmation concernant un accord à l’amiable sur un “conflit d’intérêts” il y a quelques années est “clairement fausse”.