UWE: “Quel que soit le gouvernement, nous plaidons pour des mesures prises en urgence”

Yves Prete, président de l'Union wallonne des entreprises (UWE). © Belga

L’Union wallonne des Entreprises tenait son assemblée générale mercredi. L’occasion de saluer les “bonnes mesures” prises sous les derniers gouvernements wallons – avec le plan Marshall en tête de liste – et d’appeler le nouvel exécutif à continuer dans la même voie, voire, évidemment, à aller plus loin.

Si les mesures prises depuis 2005 sont perçues très positivement par le patron des patrons wallons, elles n’auront pas suffi à améliorer les indicateurs globaux économiques wallons: le PIB de la Région ne représente toujours que 82% de la moyenne du PIB européen, le taux de chômage stagne toujours autour des 10% et le taux d’emploi reste très faible, à 62,1%.

Si elle n’a jamais été en demande d’une crise – préférant de loin la stabilité nécessaire à la croissance – l’Union wallonne des Entreprises espère que celle provoquée par Benoit Lutgen permettra “d’accélérer les actions” afin que la Région puisse “prendre son destin en main”.

Plusieurs domaines devront, selon l’UWE, concentrer les efforts du nouvel exécutif MR-cdH. Selon le tout fraichement installé administrateur délégué Olivier de Wasseige, l’emploi et la formation doivent rester des priorités. Il appelle également à la mise en place d’infrastructures de qualité – notamment pour le développement du numérique -, à une réflexion sur la manière de faire baisser les coûts de l’énergie (15% supérieurs au sud du pays) mais aussi à une modification de la fiscalité routière – qui s’étendrait à tous les usagers et pas uniquement aux entreprises.

A l’adresse du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le successeur de Vincent Reuter appelle également à mettre un focus important sur la formation au numérique et aux langues étrangères, dès l’école.

Pour le président, Yves Prete, le relèvement de la Wallonie dépendra surtout de la mise en place d’un vrai front. “Il faut que les Wallons soient unis et qu’il y ait un climat de confiance. Sans sursaut de conscience (entre partis, syndicats et entreprises, NDLR), on peut tout oublier”, estime-t-il. Le timing est également primordial. “On n’a pas le sens de l’urgence en Wallonie”, et il est temps que cela change. “Cela fait 30 ans que l’on dit qu’il y a un problème pour les pensions. En Belgique, on attend d’être au bord du gouffre. Mais plus on attend, plus c’est difficile.” “Quel que soit le gouvernement au pouvoir, nous plaidons pour que les mesures soient prises en urgence, quitte à parfois se tromper.” Le temps est effectivement la seule ressource naturelle que l’on ne récupérera jamais, conclut-il.

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