Un plan social menace 178 emplois au sein du journal français “La Voix du Nord”

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La direction du journal français La Voix du Nord, aux mains du groupe Rossel, a présenté mardi un plan de sauvegarde de l’emploi prévoyant la suppression d'”au maximum” 178 emplois, auquel les syndicats ont fait part de leur “opposition radicale”.

“On constate que 178 suppressions de postes dans une entreprise qui dégage des bénéfices, c’est absolument énorme”, a indiqué Bertrand Bussière, délégué SNJ, à l’occasion d’un point presse. “Jusqu’à présent aucune entreprise de presse dégageant des bénéfices n’a supprimé 25% de son effectif en France”, a-t-il ajouté. L’entreprise emploie 710 salariés.

Le groupe Rossel La Voix a enregistré un chiffre d’affaires de 253,9 millions d’euros en 2015 et prévoit 256 millions pour 2016.

Le front commun syndical a exprimé son “opposition radicale” au plan social.

Dans un communiqué, la direction indique que “ce redéploiement et cette réorganisation s’accompagneront d’un redimensionnement des effectifs de la rédaction et d’autres secteurs de l’entreprise”. Elle prévoit une baisse de 55 postes de journalistes sur 343.

Pour réduire l’effectif, la direction prévoit de “solliciter des départs volontaires”. Elle entend “retravailler les processus internes de l’entreprise, à des fins de gains en agilité, en transversalité, et de simplification des organisations”. Elle veut aussi “renforcer la spécificité des contenus numériques, en bonne complémentarité avec le papier”.

Les syndicats et la direction entrent désormais dans une phase de discussions sur les modalités du plan d’une durée de trois mois. Les syndicats ont appelé le personnel à participer samedi matin à une assemblée générale à Marcq-en-Baroeul, près de Lille, siège de l’imprimerie.

Selon la direction, “des évolutions” concernant le plan sont possibles, mais qui ne doivent pas remettre en question “les équilibres économiques que permet le plan”.

Les syndicats ont également protesté contre le fait que l’actionnaire du titre, le groupe belge Rossel, réalise ce plan social alors qu’il a fait une offre de rachat du titre Paris-Normandie.

La réorganisation “permettra de dégager un chiffre d’affaire supplémentaire qui pourrait permettre au groupe Rossel d’acheter d’autres titres”, a dit Christian Vincent, délégué CFDT, évoquant un “danger pour la démocratie”. “Il risque de n’y avoir que deux ou trois groupes avec les mêmes papiers un peu partout”, a-t-il ajouté, pointant la possibilité de voir à terme des articles semblables dans les différents titres du groupe Rossel (L’Union, Le Courrier picard, Nord-Eclair, Nord-Littoral…)

La diffusion de la Voix du Nord, troisième journal régional du pays derrière Ouest-France et Sud-Ouest, a chuté de 4,6% à 217.000 exemplaires entre juillet 2015 et juin 2016, dans un contexte marqué par le recul des recettes publicitaires.

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