UE: le marché automobile refroidit, surplace pour Volkswagen

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Seulement 2,9% de hausse contre 8,2% sur l’année: le marché automobile de l’Union européenne a refroidi en octobre, mois marqué par un coup d’arrêt à la progression commerciale de Volkswagen qui est au coeur du scandale de moteurs truqués.

Avec 1,1 million d’unités mises sur les routes, “la demande de voitures neuves a perdu de son élan sur tous les grands marchés” de l’UE par rapport au même mois de 2014, a indiqué l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) dans sa livraison mensuelle de statistiques.

Le Royaume-Uni, deuxième marché automobile de l’Union, a ainsi basculé dans le rouge sur le mois (-1,1%) tandis que le premier, l’Allemagne, n’a crû que de 1,1%. La France, sur la dernière marche du podium, a progressé de 1%, et il faut aller en Italie (+8,6%) et en Espagne (+5,2%), respectivement quatrième et cinquième par la taille, pour trouver de franches progressions.

La tendance lors des dix premiers mois de l’année reste très positive: les 8,2% de croissance ont permis d’atteindre 11,5 millions de voitures neuves.

L’Italie et l’Espagne, qui avaient davantage souffert de la crise de 2008-2013, ont rebondi respectivement de 14,7% et de 20,5%. Egalement sur dix mois, l’Allemagne est à 5,1%, le Royaume-Uni à 6,4% et la France à 5,7%.

Côté constructeurs, le groupe Volkswagen, en pleine tourmente depuis la mi-septembre pour sa tricherie aux émissions polluantes, a vu ses livraisons reculer (-0,5%) sur le mois d’octobre mais reste, de loin, le leader en Europe avec 25,1% du marché. Sur l’ensemble de l’année, sa progression est de 6,4%.

La marque Volkswagen, qui représente près de la moitié des ventes du groupe dans l’UE, ne recule que de 0,2% en octobre et ce sont Skoda (-2,6%) et surtout Seat (-11,4%) qui pèsent sur la performance commerciale du géant de Wolfsburg. Ce dernier avait déjà indiqué vendredi avoir écoulé en octobre 3,5% d’unités de moins dans le monde que lors du même mois de 2014.

Forme insolente du luxe allemand

Volkswagen a avoué avoir équipé 11 millions de moteurs diesel d’un logiciel truqueur capable de fausser les résultats de tests antipollution. Et une autre affaire a récemment éclaté, quand VW a reconnu avoir falsifié les niveaux d’émission de dioxyde de carbone (CO2) de 800.000 autres voitures.

Son dauphin dans l’UE, le groupe français PSA Peugeot Citroën, a vu lui aussi ses positions s’effriter en octobre (-0,9%). Si la marque Peugeot a suivi le marché (+2,8%), Citroën (-5,5%) et DS (-6,1%) ont reculé. PSA progresse en revanche de 4,3% depuis le début de l’année et s’assure 10,5% de part de marché.

Son rival hexagonal Renault a lui aussi subi un revers au mois d’octobre. Les livraisons ont reculé de 0,7%, la marque au Losange (+0,6%) ne progressant pas assez pour effacer la contre-performance des voitures à bas coût Dacia (-4%). La croissance des immatriculations du groupe est meilleure sur l’année (+6,8%) et il s’adjuge 9,5% du marché européen.

Suivent deux groupes allemands aux racines américaines: Ford est à +6,5% sur dix mois et Opel (General Motors) de justesse dans le vert (+0,9%).

Pleine forme en revanche pour des spécialistes du luxe. BMW, qui inclut Mini, gagne 12,1% sur l’ensemble de l’année, et son rival Daimler (Mercedes-Benz et Smart) pas moins de 17,1%.

En volume, le groupe généraliste italo-américain Fiat Chrysler (FCA) s’insère entre ces deux Allemands et progresse de 13,2% sur dix mois, encore une fois grâce au succès de sa gamme Jeep rajeunie (+156,1%).

Toyota, premier constructeur mondial en 2014, reste en retrait dans l’UE avec 4,2% de parts de marché. Ses immatriculations ont progressé de 6,7% depuis début 2015. Son rival japonais partenaire de Renault, Nissan, s’offre quant à lui une croissance des livraisons de 18,6% et accroche 4% du marché européen sur dix mois.

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