Toshiba gèle son projet de scission

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Le conglomérat industriel et technologique japonais Toshiba, en crise existentielle depuis des années, a officiellement suspendu son plan de scission après son rejet par une majorité de ses actionnaires à la fin mars. Il va examiner d’éventuelles offres de rachat.

Toshiba a décidé de mettre en place un “comité spécial” composé des six administrateurs externes du groupe, afin d’engager des “discussions avec des investisseurs et financeurs potentiels” et de comparer d’éventuelles offres de rachat, selon un communiqué publié jeudi soir (heure japonaise). Des cessions d’actifs vont par ailleurs être suspendues en attendant les premières conclusions du comité spécial, lequel va également travailler sur le futur modèle d’activité du groupe, est-il précisé. Les actionnaires de Toshiba avaient rejeté le 24 mars son projet de se scinder en deux entités indépendantes à l’horizon 2023, une nouvelle humiliation pour le groupe qui subit depuis près de deux ans la colère de ses actionnaires activistes, réclamant un meilleur retour sur leurs investissements.

Bain Capital se positionne

Même si le vote du 24 mars n’était que consultatif, la victoire du “non” rendait de fait quasi impossible la poursuite du projet de scission en l’état. Un rachat est un scénario espéré par de nombreux actionnaires. Mais une telle opération s’annonce complexe, car Toshiba dispose de nombreuses activités sensibles pour le Japon (équipements pour le nucléaire civil, défense, cryptographie quantique…).

Le fonds d’investissement américain Bain Capital a notamment commencé à se positionner en vue d’une éventuelle offre publique d’achat (OPA). Il a déjà obtenu le soutien du premier actionnaire de Toshiba, le fonds singapourien Effissimo, qui a annoncé la semaine dernière qu’il lui céderait sa part d’environ 10% du capital si le fonds américain lançait une OPA sur le conglomérat nippon. Bain Capital connaît bien Toshiba: c’est lui qui avait mené le consortium d’investisseurs ayant racheté en 2018 Toshiba Memory (aujourd’hui Kioxia), l’activité de puces-mémoires du groupe japonais, pour l’équivalent de 18 milliards d’euros.

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