Taxis Verts : la riposte eCab

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Réponse à Uber ? Le premier acteur du marché du taxi bruxellois, Taxi Radio Bruxellois (Taxis Verts), lance une application sur iPhone et Android, baptisée eCab, pour faciliter la réservation de taxis.

Il s’agit d’une déclinaison d’un service disponible à Paris, lancé par la société G7, eCab devrait se répandre dans une dizaine d’autres villes européennes.

“Cela fait plusieurs mois qu’on y travaille”, indique Michel Pêtre, administrateur délégué de Taxi Radio Bruxellois (Taxis Verts). L’application est selon lui “du niveau d’Uber”, le service de voiture américain qui est en conflit avec le secteur du taxi bruxellois et la Région de Bruxelles Capitale. Michel Pêtre a obtenu l’interdiction du service UberPop à Bruxelles par le tribunal de commerce de Bruxelles, sous peine d’une astreinte de 10.000 euros par infraction, car il ne répond pas à la législation sur les taxis.

L’application ressemble fort à celle d’Uber : les clients peuvent visualiser sur une carte où sont les taxis les plus proches, et en réserver un. Il est aussi possible de payer par carte de crédit via l’application. Après la course, le client reçoit par mail une facture avec tous les détails (point de départ, d’arrivée, distance parcourue, durée, montant payé).

Un réseau européen en construction

L’application a été lancée voici 6 ou 7 mois par Taxis G7, qui se présente comme le premier radio-taxi d’Europe, avec 7600 affiliés. Bruxelles est la première internationalisation de l’application. Amsterdam et Dublin devraient suivre, avec les compagnies respectives TCA Taxis et Expert Taxis. “Nous avons décidé d’allier les meilleures compagnies de taxi de la planète”, indique le site eCab. L’objectif est de créer un réseau des grands opérateurs de taxis dans les grandes villes européennes. Une fois que l’on s’est inscrit sur eCab à Bruxelles, le système fonctionne dans toutes les villes où une société de taxi a adopté eCab. Taxis Verts est une centrale de réservation. Elle ne possède pas de véhicule, mais compte 550 véhicules affiliés, et constitue le premier réseau de taxis de la capitale, qui compte 1300 véhicules. Taxis Verts assure aussi le service Collecto (taxi collectif de nuit, en coopération avec la STIB). Taxis Verts avait déjà des contacts avec Taxis G7 notamment dans le cadre des taxis réservables dans les Thalys, sur Bruxelles ou Paris.

Réponse à Uber, avec ou sans carte de crédit
Le service est clairement une réponse du secteur du taxi à Uber, une société californienne, qui propose via un système d’application sur smartphone un service de voiture avec chauffeur dans 35 pays. Uber entre souvent en conflit avec les règlementations locales de taxi, qui prévoient une limitation du nombre de véhicules et un tarif règlementé. Les voitures Uber n’ont pas de taximètres -ce sont des iPhone qui assurent le travail- et le client ne sort pas de cash : il suffit de donner le numéro de sa carte de crédit en s’inscrivant sur l’application. Uber a bousculé le marché en imposant une image d’innovation et de transparence face à un secteur du taxi qui souffre d’une image brouillée, désuète, et de manque de transparence. La commissaire européenne Nelly Kroes est même intervenue pour soutenir Uber contre son interdiction par la justice à Bruxelles, qualifiant les taxis bruxellois de “cartel”.

Pour payer le taxi de la mamy

Les grands acteurs du taxi cherchent à montrer qu’Uber n’a pas le monopole de l’innovation technologique. L’application eCab sera plus ouverte que celle d’Uber car il n’y aura pas l’obligation d’utiliser une carte de crédit. L’application pourra simplement servir à la réservation, le paiement s’effectuant comme d’habitude dans le taxi. Deux formules sont proposées : eCab Easy, pour la commande du taxi, comme on le ferait par téléphone, sans pour autant disposer d’une carte de crédit. Ou eCab Zen, où il est nécessaire d’encoder le numéro de carte de crédit. Cette dernière formule permet aussi de commander un taxi et de la payer pour un tiers, pour aller chercher la mamy pour le repas de Noël par exemple.

Michel Pêtre estime qu’à terme, la majorité des courses seront commandées par smartphone. “Mais ce ne sera pas la totalité, car il y a des personnes qui n’utiliseront sans doute pas de smartphone, des personnes âgées par exemple.” La part des réservations par téléphone qui représente encore 65% des courses devrait chuter.

Plus d’infos: ecab.com

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