Taxis : “Uber nous provoque une nouvelle fois avec UberX”

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Pour le secteur des taxis, il est temps d’agir contre les “attaques” de Uber et “l’immobilisme” des autorités à Bruxelles. Les taxis considèrent, par ailleurs, que le lancement du service UberX est une “nouvelle provocation” et comparent leur ennemi à un voleur qui vend aussi des produits non-dérobés.

Après la conférence de presse pour le lancement d’UberX à Bruxelles hier, c’était au tour du front commun des taxis de réunir la presse, ce matin. L’occasion de faire le point après l’ultimatum manqué lancé par le secteur du taxi aux autorités belges. On le sait, les taxis sont furieux de l’arrivée d’Uber, sur le marché belge, qu’ils considèrent comme une “concurrence déloyale”. Mais ils sont aussi furieux de ne pas être pris en considération par les autorités, notamment bruxelloises, qui planchent depuis février sur un “Plan Transport” à Bruxelles.

Voici les principaux enseignements -et les meilleures citations- du point de presse des taxis

  1. “Nous avons lancé notre ultimatum à pas moins de 5 ministres, tant au fédéral qu’à la Région de Bruxelles-Capitale. Nous n’avons eu qu’une seule réaction. Nous nous sentons ignorés et dénigrés” lance d’emblée Pierre Steenberghen, secrétaire général du Groupement National des Entreprises de Taxi et de Location avec Chauffeur.
  2. Dès lors, les taxis prévoient différentes actions à Bruxelles pour manifester leur mécontentement. La plus classique aura lieu, avec l’aide des associations de taxis de quelques autres pays européens, le 16 septembre. Un blocage de la ville qui fait penser à ce qui s’est déroulé à Paris avant l’été. Avec les mêmes débordements ? “On ne l’espère vraiment pas, répond Philippe Lescot, responsable CSC Transports. Mais pour l’instant, on a l’impression que la négociation ne sert absolument à rien et que seule la violence fonctionne, quand on voit ce qui s’est passé en France. Alors, on espère qu’il n’y aura pas de violence, mais quand vous crevez de faim, pas étonnant que certains débordent…”
  3. Avant cela, le 13 septembre, une action “de sensibilisation” plus sympa : des courses à 50% pendant toute la journée. Le slogan ? “Je roule à 1/2 prix…. Je vous aurais bien offert la course, mais je dois payer mes impôts, mes charges sociales et l’assurance de la voiture”. Une référence aux chauffeurs Uber qui, selon les taxis, ne paient pas d’impôt sur leurs courses, ni de cotisation sociale et sont mal assurés. Le Front commun des taxis adopte-t-il (enfin) les codes du marketing moderne, à la Uber ?
  4. Concernant le “Plan transport” de Pascal Smet, les délégations du taxi soulignent que “Nous n’avons aucune nouvelle de Pascal Smet et de son plan taxi. Absolument aucune.”
  5. Quant à l’annonce du lancement de UberX à Bruxelles, Pierre Steenberghen souligne que “Uber lance UberX mais n’arrête pas UberPop. Ils le font en employant un statut qui n’est pas prévu pour cela, celui de la limousine appliquée au taxi. C’est à l’administration de voir s’ils peuvent ou pas le faire. Mais, si vous avez un voleur qui vous revend des objets volés, c’est un voleur. S’il ajoute à côté d’objets dérobés des objets qui n’ont pas été volés… est-ce qu’il n’est plus un voleur pour autant ?”. Pour le secteur du taxi, UberX ressemble à une “nouvelle provocation de la part de Uber, glisse un des représentants syndicaux. Ils montrent un tableau avec des tarifs de prise en charge, un prix au kilomètre et un prix à la minute. En gros, c’est un taximètre sans taximètre… Donc encore une fois, malgré ce qu’ils prétendent, ils font du taxi, mais avec un statut qui n’est pas celui du taxi…”

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