Sortie de route définitive pour Saab ?

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Saab s’est officiellement déclaré en faillite. Victime de General Motors, son ancien propriétaire, toujours détenteur des brevets technologiques des véhicules suédois et qui s’oppose à toute revente à des groupes chinois ?

Saab s’est déclaré en faillite lundi, a indiqué un tribunal suédois, conclusion de deux ans d’efforts pour sauver la marque. “Ils étaient là ce matin (lundi) et ont déposé les documents demandant d’être déclarés en faillite”, a confirmé un greffier, ajoutant que le tribunal de Vänersborg (Suède) examinait actuellement la demande.

Un communiqué publié sur le site Internet du tribunal précisait que trois des principales compagnies du groupe Saab se sont déclarées en faillite : Saab Automobile Aktiebolag, Saab Automobile Tools AB et Saab Automobile Powertrain. “Le tribunal a pour objectif de traiter la demande et nommer un liquidateur rapidement”, est-il indiqué dans le communiqué.

Saab : une revente impossible à cause de General Motors

Victor Muller, charismatique patron de Swedish Automobile (propriétaire néerlandais de Saab), était précédemment attendu lundi devant le tribunal. Une audience était en effet programmée pour décider si la procédure de protection de trois mois sous laquelle Saab avait été placé pendant que le groupe tentait de négocier un accord pour se sauver, devait être levée ou prolongée.

Victor Muller s’est démené pour trouver un accord afin de sauver Saab de la faillite, principalement auprès de deux groupes chinois, le constructeur Youngman et le distributeur Pang Da. Or, General Motors, ancien propriétaire de Saab, a répété à plusieurs reprises qu’il s’opposerait au nécessaire transfert de brevets technologiques qu’il détient encore aux entreprises chinoises (lire ci-après).

Ce week-end encore, GM a renouvelé son opposition à tout accord avec un prétendant chinois, une position considérée comme sonnant le glas pour Saab. Les tentatives pour vendre Saab à des partenaires chinois étaient perçues comme la dernière chance du constructeur suédois, déjà au bord de la faillite quand GM l’avait vendu à Swedish Automobile (alors appelé Spyker) au début 2010 pour 400 millions de dollars.

Depuis, Saab a été forcé d’arrêter sa production en avril lorsque les fournisseurs ont cessé leurs livraisons pour cause de montagnes de factures impayées. Saab emploie environ 3.700 personnes, qui attendent encore leurs salaires de novembre.

Saab : General Motors redit son opposition à la vente à des investisseurs chinois

General Motors a redit samedi soir son opposition à la vente de Saab à un groupe d’investisseurs chinois : “Les possibilités ou propositions en circulation ne sont pas foncièrement différentes de ce qui a été proposé à General Motors et déjà rejeté”, a indiqué James Cain, porte-parole du constructeur américain dans un communiqué.

“Chacune des propositions entraînerait directement ou indirectement le transfert du contrôle ou de la propriété de l’entreprise d’une façon qui serait préjudiciable à GM et à ses actionnaires, a-t-il ajouté. GM ne peut apporter son soutien à aucune des solutions proposées en leur état actuel.”

Ancienne filiale de General Motors, Saab a été vendu début 2010 au groupe suédois Swedish Automobile pour quelque 400 millions de dollars. Ce groupe a indiqué le 5 décembre être en pourparlers avec le constructeur automobile chinois Youngman et “une banque en Chine à propos d’une participation” de cette dernière à son capital.

Swedish Automobile avait annoncé fin octobre que Youngman et le distributeur automobile chinois Pang Da allaient racheter la totalité de Saab Automobile, menacé de faillite, pour 100 millions d’euros.

GM, qui détient toujours des brevets technologiques des véhicules suédois, s’était alors opposé à ce nouvel accord pour protéger ses intérêts et ne pas voir sa technologie ainsi cédée à des groupes chinois.

Trends.be, avec Belga

Saab en faillite : 24 emplois perdus chez l’importateur belge Beherman

Beherman, l’importateur Saab en Belgique, se séparera de 24 personnes après la faillite du constructeur automobile suédois. Le licenciement collectif a été signifié, selon le porte-parole Umberto Stefani. Celui-ci a précisé que Saab Parts, division pièces détachées, et l’assistance technique n’étaient pas concernées par la faillite.

120 nouveaux véhicules étaient par ailleurs en commande auprès du constructeur. Ces commandes sont annulées et les acheteurs seront intégralement remboursés. La marque suédoise sera en outre absente lors du prochain Salon de l’auto de Bruxelles, en janvier.

Avec la faillite de Saab disparaît la dernière marque au sein du portefeuille du groupe familial Beherman, actif dans l’importation de voitures depuis des décennies. Celui-ci négocie toutefois la reprise de l’importateur Mitsubishi en Belgique. Les pourparlers seraient en bonne voie.

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