Six agriculteurs wallons sur dix utilisent des outils numériques

Comptabilité en ligne, machines autonomes, applications météo, capteurs connectés… La transformation digitale du monde agricole est en marche.

Six agriculteurs sur 10 utilisent désormais des outils numériques dans le cadre de leurs activités professionnelles, principalement au bureau (60%) et sur le terrain via des GPS ou pluviomètres connectés notamment (29%), ressort-il de l’observatoire CBC “Le monde agricole wallon et ses enjeux” présenté lundi, depuis la ferme Mélotte à Lathuy (Brabant wallon). Faut-il y voir une planche de salut pour affronter les défis énergétiques, climatiques et environnementaux? Beaucoup le pensent.

L’étude “Le monde agricole wallon et ses enjeux” a été réalisée par le bureau d’étude Ipsos en juillet 2022, auprès d’un échantillon de 300 agriculteurs wallons.

Nombre d’entre eux déclarent avoir recours au numérique, principalement, pour effectuer des opérations financières et bancaires, accomplir des formalités administratives et rechercher des informations.

“Personnellement, je me sers d’internet et des logiciels pour payer mes factures. Mes données pour la PAC (politique agricole commune) sont également introduites en ligne et j’utilise le système Ariane pour gérer mon troupeau de vaches”, illustre Philippe Mélotte, propriétaire de la ferme éponyme, qui a récemment élargi son activité (vaches et poules) à la fabrication de pâtes artisanales.

Freins à l’utilisation des outils numériques

Cependant d’autres collègues agriculteurs ont encore du mal à sauter le pas du digital, avançant le coût (54%), la complexité (48%) et le temps disponible (39%) comme freins à l’utilisation des outils numériques.

“Notre observatoire confirme une tendance qui est une réalité en Wallonie, à savoir que la population agricole wallonne est relativement âgée. 73% des agriculteurs ont entre 45 et 75 ans, ce qui explique en partie un certain retard ou un désintérêt pour le monde du numérique”, analyse Bernard Keppenne, Chief Economist chez CBC.

L’étude révèle toutefois que les agriculteurs, adeptes des nouvelles technologies, y voient un impact positif en termes de durabilité de leur exploitation sur 3 piliers: environnemental (43%), économique (32%) et social (10%). “Si l’aspect environnemental est plébiscité, l’impact positif en termes économiques est visible au niveau de la réduction des coûts (55%) et de la mesure du prix de revient (47%). En termes de durabilité sociale, il s’agit avant tout d’optimiser les équipements pour faciliter le travail et les échanges avec les collègues”, détaille B. Keppenne.

Par ailleurs, sept agriculteurs sur 10 qui exploitent des outils numériques pensent que les nouvelles technologies vont les aider à diminuer leur empreinte écologique. “Cet impact positif se jouera au niveau d’une diminution de la consommation des intrants (62%), de l’optimisation des équipements pour le bien-être animal (55%) et de la diminution de leur dépendance énergétique (54%)”, ponctue l’observatoire.

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