Seul un siège par vol rapporte de l’argent à Brussels Airlines

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Brussels Airlines doit réduire ses coûts de 8 à 12% pour dégager une rentabilité satisfaisante, alors que la compagnie aérienne n’a enregistré qu’un très faible bénéfice l’an dernier, rapportent L’Echo et De Tijd jeudi. Sur les 154 sièges que compte en moyenne un avion de Brussels Airlines, un seul dégage du bénéfice.

L’objectif est mentionné dans une communication interne consultée par les quotidiens: “8% est la marge dont nous avons besoin pour autofinancer nos investissements actuels et prévus, comme le renouvellement de la flotte, les sièges, l’extension du réseau et le développement du personnel.”

Dans le document interne consacré au plan de transformation, baptisé “Reboot”, Brussels Airlines explique sans ambages à son personnel l’ampleur du défi à relever. A l’exception d’un siège par avion en moyenne, les revenus tirés du reste des sièges vendus servent intégralement à couvrir tous les coûts.

En se fixant un objectif de 8% de marge bénéficiaire (ebit) en 2022, la CEO, Christina Foerster, se montre très ambitieuse. La marge ebit moyenne dans le secteur aérien européen s’élève à 6%.

Le document ne mentionne pas d’économies concrètes.

“Pas touche à l’emploi et aux salaires”

Les syndicats n’ont pas caché leur étonnement par rapport à la volonté de la direction de Brussels Airlines de réduire les coûts de 8 à 12% afin de dégager une rentabilité suffisante. Les syndicats n’ont pas encore été officiellement informés des plans de la direction mais une première rencontre pourrait avoir lieu la semaine prochaine.

Paul Buekenhout, du syndicat chrétien, espère qu’aucune réduction d’emploi n’interviendra. “J’espère recevoir des propositions concrètes dans les prochaines semaines. J’attends une transparence totale et que les propositions soient d’abord discutées avec les représentants du personnel”. Le responsable syndical ne croit pas que des économies soient encore possibles au niveau du personnel navigant.

Sa collègue du syndicat socialiste, Anita Van Hoof, souligne que des engagements sont encore en cours parmi le personnel navigant. “Mais si la direction touchait aux schémas de vol, supprimait ou ajoutait certaines destinations, cela pourrait avoir un impact”.

La responsable syndicale demande que l’on ne touche pas aux conditions salariales et de travail du personnel. “Il a déjà suffisamment donné ces dernières années. La direction devra être créative et trouver d’autres économies.”

Il semble plus probable que les économies voulues par la direction se fassent parmi le personnel au sol mais aucun licenciement ne peut intervenir, avertit Paul Buekenhout.

Anita Van Hoof rappelle au passage qu’une nouvelle CCT sera nécessaire. “Nous en avions signé une l’année dernière chez Brussels Airlines mais c’était encore intervenu dans le cadre d’Eurowings. Maintenant, il n’est plus question de cette intégration et donc, selon moi, une nouvelle CCT est nécessaire si quelque chose se passe sur le plan du personnel.”

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