Schtroumpfement rentable

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Gros plan sur le business des Schtroumpfs, à l’heure où leurs aventures en 3D déboulent dans tous les cinés. Les petits lutins bleus entassent les billets verts.

Si nos amis les Schtroumpfs ont réussi l’exploit de vivre sans le moindre revenu pendant plus de 30 ans _en réalité jusqu’au 16e album intitulé Le Schtroumpf financier_, ils se sont en revanche bien rattrapés depuis cette aventure parue en 1992. Car aujourd’hui, les petits lutins belges sont sur tous les fronts capitalistes et même le plus prestigieux : le New York Stock Exchange dont ils ont carrément inauguré la séance du 29 juillet dernier. La raison de ce grand honneur boursier ? C’est à cette date qu’a débuté la commercialisation du film The Smurfs aux Etats-Unis, soit quelques jours avant sa sortie officielle chez nous, le 3 août.

Prometteurs, les premiers chiffres de ce lancement américain ont surpris tout le monde, y compris les studios Columbia et Sony qui ont produit le film et qui ne s’attendaient pas à un tel démarrage en fanfare. Car pour leur tout premier week-end d’exploitation, les Schtroumpfs en 3D ont déjà engrangé 36,2 millions de dollars de recettes aux Etats-Unis, soit autant que le film Cowboys & Aliens, avec les stars Harrison Ford et Daniel Craig, que les spécialistes pronostiquaient pourtant hautement favori en cette période estivale. Et comme le premier week-end de projections en salles donne souvent le “la” en termes de tendance générale de fréquentation, The Smurfs semble donc promis à un bel avenir commercial en Amérique, succès qui devrait se répercuter sur le Vieux Continent et donc absorber sans problème les coûts de production du film _110 millions de dollars_, auquel il faut ajouter un budget de quelque 50 millions de dollars dédié à la promotion.

Schtroumpfmania

A moins d’avoir été enfermé dans le manoir de Gargamel, nul n’a pu passer à côté de la vague schtroumpheuse qui a déferlé sur la Belgique ces dernières semaines. Affiches géantes du film à tous les coins le rue, grande action de fidélisation dans les magasins Delhaize, figurines offertes chez McDonald’s, pralines croquantes chez Neuhaus, vêtements schtroumpfés chez Zara et H&M, bonbons “3D” chez Haribo… Les petits lutins bleus sont partout, à la grande joie de Véronique et Thierry Culliford, les enfants de Peyo qui veillent précieusement sur l’avenir des Schtroumpfs depuis la disparition du dessinateur en 1992.

Active dans trois domaines _l’édition, l’audiovisuel et le merchandising_, la société brabançonne IMPS, qui gère les droits d’exploitation des Schtroumpfs et dont Véronique Culliford est l’administrateur délégué, se trouve d’ailleurs en excellente santé financière. De 6,5 millions d’euros en 2009, son chiffre d’affaires est en effet passé à 13 millions en 2010_ dégageant au passage 1 million de bénéfice net_ et devrait franchir le cap des 20 millions d’euros au terme d’un exercice 2011 incontestablement dopé par la machine cinématographique des Schtroumpfs en 3D. “Sur les 15 dernières années, le poids économique généré par les produits Schtroumpfs en termes de prix retail atteint même les 8 milliards d’euros, renchérit William Auriol, CEO d’IMPS. Aujourd’hui, la société emploie une petite quarantaine de personnes à Genval, sans compter la centaine d’agents qui représentent la marque dans 80 pays et qui nous aident à développer de nouveaux partenariats.”

Une BD inédite chaque année, 272 dessins animés toujours diffusés sur 120 chaînes de télévision dans le monde, des albums de chansons à venir, des produits dérivés en cascade, un nouveau film prévu pour le second semestre 2013… Les Schtroumpfs sont plus vivants que jamais et leur business est en pleine expansion. “Le film n’est certainement pas l’aboutissement d’une aventure, conclut William Auriol. C’est plutôt le début d’une nouvelle ère et finalement un outil qui va nous permettre de développer encore nos affaires. Car la marque, qui est sans doute la plus connue des marques belges, a un énorme potentiel et l’objectif d’IMPS est précisément d’être actif dans tous les secteurs, dans toutes les tranches d’âge et, surtout, dans le monde entier.” Visiblement, le Schtroumpf financier a bel et bien triomphé.

Frédéric Brébant

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