Saint-Gobain veut mettre la main sur le Suisse Sika

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Le groupe français Saint-Gobain, le plus gros fournisseur de matériaux de construction en Europe, a formulé une offre d’achat agressive sur le Suisse Sika, une entreprise active dans les produits chimiques. La direction de Sika, qui n’a pas été impliquée dans la transaction, menace de démissionner. Sika est présent en Belgique.

Saint-Gobain a un accord avec la famille Burkar, parente du fondateur de Sika, Kaspar Winkler, afin de reprendre 16,1% du capital de l’entreprise pour un montant de 2,75 milliards d’euros. L’opération lui permettra d’acquérir 52,4% des droits de vote et lui donnera le contrôle de Sika sans avoir à lancer une offre publique d’achat (OPA) qui aurait considérablement renchéri le coût de l’opération. Le groupe français a déjà fait savoir qu’il ne comptait pas faire d’offre pour le reste des parts.

La direction du groupe suisse, qui n’a jamais été consultée à ce sujet, déclare ne pas comprendre quelle est la logique industrielle de cette transaction, estimant qu’aucune synergie n’est possible. Furieuse, elle menace de démissionner si la transaction se réalise.

Saint-Gobain estime pour sa part que des synergies pour une valeur de 100 millions d’euros sont possibles dès 2017. Le groupe espère boucler l’opération, négociée dans le plus grand secret, au second semestre 2015.

L’action de Sika chutait de 15% lundi matin, tandis que celle de Saint-Gobain était en baisse de 4%.

Sika est présent en Belgique, à Evere et Nazareth. L’entreprise emploie 16.000 personnes dans le monde et a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 4,3 milliards d’euros.

Parallèlement, le groupe français a relancé le processus de désengagement de Verallia, sa filiale d’emballage en verre, sous forme d’une cession pure et simple.

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