Sagem lance BlueDome, un système complet pour lutter contre la piraterie maritime

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À l’occasion du salon Euromaritime, Sagem, filiale du groupe Safran, a présenté une solution innovante pour lutter contre la piraterie maritime. Sous le doux nom de BlueDome se cache une arme, qui, bien que non létale, n’en est pas moins redoutable.

D’après un rapport publié en janvier 2014 par le Bureau Maritime International, 264 actes de piraterie en mer auraient été recensés en 2013. Si ce chiffre dénote une nette baisse par rapport aux statistiques des années précédentes, il reste malgré tout élevé. D’où l’ambition de créer un système de protection des navires civils qui soit efficace.

Les solutions actuelles, trop coûteuses

Des initiatives sur ce plan ont déjà vu le jour, mais elles restent coûteuses. Certains privilégient l’embarquement à bord de gardes armés, d’autres se contentent d’une protection rapprochée organisée par des marines militaires. La meilleure solution jusqu’à présent, serait encore d’éviter les zones dites “à risque”, comme le détroit de Malacca, et le sud de la Mer Rouge. Ou d’accélérer pour y passer le plus vite possible, quitte à multiplier les surconsommations de combustible.

En janvier 2012, Sagem décide alors de s’allier avec d’autres industriels opérateurs civils et militaires français, pour développer le projet baptisé à l’époque “Auto-protection”. La même année, l’initiative reçoit des financements à hauteur de 12,6 millions d’euros.

Un système complet

Pendant des années, le consortium planche sur l’élaboration d’un système qui soit le plus complet possible et multiplie les essais. Jusqu’à la présentation le mois dernier de BlueDome. Imaginée sous forme de couches successives, BlueDome se veut être une protection sur tous les fronts. Cela commence par la détection à longue distance des embarcations suspectes et l’analyse de leur comportement. Viennent ensuite les moyens de dissuasion, comme les canons acoustiques ou les projecteurs lumineux. S’ils s’avèrent insuffisants, des mesures anti-abordages sont alors déployées, parmi lesquels des fumigènes et des canons à eau d’une forte puissance. Si les pirates parviennent à franchir tous ces obstacles, et qu’ils s’emparent du navire, les marins pourront alors se réfugier dans la “safe room” : une pièce équipée de portes blindées étanches conçues pour résister à des tirs de kalachnikov.

Un aperçu du dispositif BlueDome.
Un aperçu du dispositif BlueDome.© Sagem

BlueDome, à la pointe de la technologie

Durant tout ce processus, tout est fait pour faciliter la tâche à l’équipage. BlueDome se charge d’analyser les données à l’aide de ses multiples capteurs et agit en fonction. Le capitaine du navire n’a plus qu’à superviser les opérations depuis une tablette numérique. Celles-ci peuvent même être menées depuis l’extérieur du navire, dans les cas extrêmes.

Si cette solution reprend à son compte des méthodes déjà utilisées dans la protection des navires, elle n’en est pas moins innovante. D’abord, parce qu’il s’agit du premier système à intégrer toutes les étapes d’une protection anti-pirate. Aussi, le groupe Auto-Protection se démarque par l’intégration de nouveaux outils, à la pointe de la technologie. Parmi eux, le Vigy Observer. Cette tourelle panoramique compacte mise à disponibilité des garde-côte. Grâce à ses nombreux capteurs, ses caméras infrarouges et son télémètre laser, elle devrait permettre aux autorités de mieux prévenir les attaques pirates, mais aussi, d’y mettre fin plus facilement.

Avis aux amateurs, la commercialisation du BlueDome sera lancée courant 2015. En juin, une expérimentation en conditions réelles devrait être organisée à Brest, en France, sur le VN Partisan. Destiné à la formation et à l’entraînement, ce navire-plastron sera le premier à tenter d’esquiver les pirates à la force du BlueDome…

P.S

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