Ryanair : la plus grande grève jamais organisée attendue durant la dernière semaine de septembre

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La plus grande grève de l’histoire de Ryanair se profile pour la dernière semaine de septembre, ont annoncé vendredi les différents syndicats européens qui étaient réunis à Rome.

La date sera fixée et communiquée jeudi prochain lors d’une nouvelle réunion de ces organisations, cette fois à Bruxelles. Des actions sporadiques pays par pays ne sont en outre pas à exclure d’ici la fin du mois.

Plusieurs syndicats européens (Belgique, Espagne, Portugal, Italie et Pays-Bas) représentant les membres d’équipage de Ryanair se sont réunis à Rome afin d’évaluer l’impact des actions de grève entreprises cet été et d’envisager la suite des événements. Etaient également présents des représentants de pilotes et du personnel au sol.

Dans les différents pays concernés, ces organisations réclament depuis des mois l’application des différents droits nationaux sur le travail et non la seule législation irlandaise en la matière. Des pays comme l’Allemagne et la Suède avaient également rejoint leur mouvement durant l’été.

Après des derniers mois de discussions et de “réunions dénuées de sens”, les syndicats rassemblés vendredi constatent qu’aucun progrès n’a été enregistré. Selon eux, la direction de la compagnie continue d’ignorer les législations nationales et européenne.

Elle a en outre ajouté une nouvelle intimidation à l’encontre des grévistes: ceux-ci sont désormais menacés d’un blocage dans l’évolution de leur carrière et ne peuvent plus demander à être transférés vers une autre base, à en croire le communiqué commun des syndicats (Uiltrasporti et FILT-CGIL pour l’Italie, SNPVAC au Portugal, CNE/LBC pour la Belgique, SITCPLA et USO en Espagne et FNV aux Pays-Bas).

Face à cette situation, ils demandent une nouvelle fois aux autorités politiques, notamment belges, d’intervenir dans ce dossier et de faire appliquer les lois. Les organisations demandent aussi à être reçues par la Commission européenne jeudi afin de lui exprimer leur demandes.

Ce qu’elles exigent est “très simple”, affirment-elles: “une législation locale, des contrats locaux et des normes locales”. “Et nous ne reculerons pas tant que ces demandes n’auront pas été rencontrées”, préviennent-elles.

“Nous voulons tous le succès de Ryanair mais pas à n’importe quel coût. Et sûrement pas au détriment des droits les plus élémentaires des travailleurs”, poursuivent les syndicats, qui en appellent aux actionnaires de la compagnie, eux aussi témoins du blocage.

Ceux-ci doivent se réunir le 20 septembre pour une assemblée générale. “L’occasion de placer Ryanair sur la bonne voie et de lui assurer un modèle long et durable plus adapté à l’Europe du 21e siècle” afin d’amener la compagnie “au niveau où l’on veut tous la voir arriver”, selon les représentants des travailleurs.

Les syndicats et les salariés, qui espèrent un changement à la tête de Ryanair, ne manqueront d’ailleurs pas de suivre de près l’issue de cette réunion des actionnaires. “Si la direction de l’entreprise ne veut pas procéder aux changements nécessaires, nous n’aurons alors d’autre choix que de répondre par la plus grande action de grève que la compagnie ait jamais vue”, lancent-ils.

La date sera fixée et communiquée jeudi prochain, lors d’un nouveau rassemblement des syndicats, à Bruxelles cette fois (prévu durant la matinée au siège bruxellois de la CNE, rue Pletinckx 19, ndlr). D’autres organisations pourraient rejoindre le mouvement, laissent-ils entendre.

“Nous n’excluons en outre pas des actions, comme des grèves, plus sporadiques pays par pays d’ici la fin du mois”, dit encore Didier Lebbe, secrétaire permanent du syndicat chrétien belge, présent à Rome.

Les différents syndicats européens s’étaient déjà réunis à Lisbonne puis à Madrid au printemps. Ce qui avait finalement débouché sur un arrêt de travail de deux jours du personnel de cabine en Belgique, en Italie, en Espagne et au Portugal. Une grève des pilotes de Ryanair avait ensuite touché la Belgique, la Suède, l’Irlande, l’Allemagne et les Pays-Bas deux semaines plus tard, affectant près de 55.000 passagers.

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