Rail: Alstom et Siemens fusionnent “entre égaux”

© EPA

Le français Alstom et l’allemand Siemens vont fusionner “entre égaux” leurs activités ferroviaires, une alliance économique pour contrer le géant chinois CRRC mais aussi politique, discutée entre l’Elysée et la chancellerie.

Les deux entreprises ont annoncé mardi dans un communiqué commun la “signature d’un protocole d’accord qui garantit l’exclusivité de rapprocher leurs activités de mobilité dans une fusion entre égaux”, une alliance qui va donner naissance à “Siemens Alstom”, numéro deux mondial – en volume – pour le matériel ferroviaire roulant et numéro un pour la signalisation.

Le groupe sera coté en France et son siège sera installé en région parisienne. La direction du groupe sera assurée par le PDG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, “avec 50% du capital de la nouvelle entité détenu par Siemens”, indiquent les deux entreprises. Six des 11 membres du conseil d’administration du nouveau groupe seront désignés par l’entreprise allemande. Quant à l’Etat français, qui siège actuellement au conseil d’administration d’Alstom via des actions prêtées par Bouygues, il “confirme mettre fin au prêt de titres (…) au plus tard le 17 octobre 2017 et qu’il n’exercera pas les options d’achat données par Bouygues”, indique encore le communiqué.

Le TGV, train à grande vitesse perçu par les Français comme une sorte d’icône nationale, sera donc désormais “franco-allemand”. L’accord prévoit d’ailleurs que Siemens pourra monter au-delà de 50,5% du capital au bout de quatre ans.

Le ministère français de l’Economie a indiqué que “le gouvernement français soutient ce rapprochement”, et le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, “se réjouit de l’intérêt de cette opération tant du point de vue industriel qu’en termes de préservation de l’emploi”.

La perte du contrôle d’un fleuron de l’industrie française suscite en effet des craintes, relayées par les syndicats. Il “y aura de la casse sociale à moyen terme”, estime le premier syndicat du groupe, la CFE-CGC d’Alstom. Car derrière ce rapprochement plane l’ombre de CRRC, le géant chinois qui pousse la porte de l’Europe et “pourrait s’appuyer sur l’acquisition d’un constructeur européen”, selon Benjamin Griveaux, secrétaire d’Etat français auprès du ministre de l’Economie.

Face aux craintes, le gouvernement français à cherché à rassurer. Selon le ministère de l’Economie, Siemens s’est engagé sur “la préservation des emplois et des sites industriels français” pendant quatre ans.

L’opération devrait être finalisée fin 2018, après avoir obtenu les autorisations règlementaires.

Partner Content