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‘Quand le patron d’Amazon glorifie la culture du risque et de l’échec…’

Le patron d’Amazon déclare son amour du risque aux marchés. Jeff Bezos va même plus loin et écrit noir sur blanc que sa société est le meilleur endroit au monde pour prendre des risques et donc risquer aussi d’échouer.

Entendre un patron d’une entreprise aussi connue qu’Amazon dire, ou écrire, que son entreprise est le meilleur endroit au monde pour apprendre à échouer et donc à se planter, c’est plutôt rare.

Cette déclaration d’amour pour la prise de risque, puisque c’est d’abord de cela qu’il s’agit, est impossible à faire en Europe, et reste rare même aux Etats-Unis. Pourtant Jeff Bezos, le patron d’Amazon, l’a écrit noir sur blanc dans sa dernière lettre à ses investisseurs. Comme cet homme est devenu, au fil du temps, le 5ème homme le plus riche du monde, il est clair que les investisseurs, mais aussi les observateurs, tendent l’oreille. D’autant que depuis son introduction en Bourse en 1997, ceux qui ont cru dans l’action Amazon ont été largement récompensé puisque le cours a été multiplié par 304, soit une performance annuelle d’environ 35% !

Mais cette performance n’a pas été une promenade de santé, et l’action Amazon a été très chahutée durant cette période, allant jusqu’à perdre à 4 reprises plus de 20% et elle a même décroché un jour de… 80% ! C’est évidemment impressionnant et il fallait avoir le coeur bien accroché pour ne pas vendre puisque comme je vous l’ai dit, celui ou celle qui n’aurait pas vendu cette action aurait réalisé 35% de rendement par an !

Entendre un patron dire que son entreprise est le meilleur endroit au monde pour apprendre à échouer et donc à se planter, c’est plutôt rare.

Quand le patron d’Amazon se met à glorifier la culture du risque et donc de l’échec, ce n’est pas par hasard. C’est aussi un message à la Bourse qui comme vous le savez se concentre uniquement sur les résultats à court terme. La Bourse déteste en général les prises de risques. Or Amazon s’est diversifiée dans certains secteurs et s’est plantée plusieurs fois, et ces échecs – heureusement moins nombreux que ses réussites – n’empêchent cependant pas le patron d’Amazon de tenter d’entrer dans de nouveaux secteurs comme le cinéma, la télé ou encore la logistique. Mais à chaque fois, la Bourse prend peur et se demande si ces nouveaux investissements dans de nouveaux secteurs seront rentables ou pas…

La pression est d’autant plus forte que comme les taux d’intérêt sont à 0 %, les investisseurs veulent de la rentabilité immédiate, ce qui empêche les patrons de sociétés cotées d’investir dans l’avenir. Ainsi, en disant et en écrivant qu’Amazon est d’abord une machine à inventions, et que comme telle, elle doit prendre des risques, faire des paris et parfois se planter, le patron d’Amazon fait en réalité de la communication auprès de la Bourse. Le message, c’est que le risque est gagnant à long terme !

En soi, ce message est un antidote à la pensée ambiante et ça c’est rafraichissant !

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