PSA et Fiat Chrysler actent leur union pour créer le 4e groupe automobile mondial

Ouvriers de l'usine PSA

En route vers un nouveau géant mondial de l’automobile: les constructeurs français PSA et italo-américain Fiat Chrysler (FCA) ont annoncé mercredi la signature de leur contrat de mariage, pour former le numéro 4 d’un secteur en pleine mutation.

Selon un communiqué commun, les deux partenaires ont signé “un accord de rapprochement engageant” en vue d’une fusion entre égaux de leurs activités “pour former le quatrième constructeur automobile mondial”. Le trio de tête sur le marché automobile mondial, en nombre de véhicules vendus, comprend aujourd’hui le groupe allemand Volkswagen, l’alliance franco-japonaise Renault-Nissan-Mitsubishi et le japonais Toyota.

La nouvelle entité, de plus de 400.000 salariés, affichera un chiffre d’affaires consolidé de près de 170 milliards d’euros et des ventes annuelles de 8,7 millions de véhicules, sous les marques Fiat, Alfa Romeo, Chrysler, Citroën, Dodge, DS, Jeep, Lancia, Maserati, Opel, Peugeot et Vauxhall.

Ce rapprochement apportera “des capacités d’investissement renforcées (…) afin de relever les défis d’une nouvelle ère de mobilité durable” et elle “génèrera des synergies en année pleine estimées à environ 3,7 milliards d’euros, sans fermeture d’usine liée à cette transaction”, assurent les deux partenaires. “La réalisation de la fusion devrait intervenir sous 12 à 15 mois.”

“Notre fusion est une formidable opportunité de prendre une position plus forte dans l’industrie automobile, alors que nous cherchons à maîtriser la transition vers une mobilité propre, sûre et durable et à offrir à nos clients des produits, technologies et services au meilleur niveau”, a déclaré Carlos Tavares, président du directoire du groupe PSA, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.

“C’est l’union de deux entreprises avec des marques emblématiques et des salariés très engagés. Les deux entreprises ont traversé des temps difficiles et sont devenues de grands groupes agiles et intelligents”, a commenté pour sa part Mike Manley, PDG de FCA.

L’Etat français a salué cette annonce comme une “très bonne nouvelle” par la voix du ministre des Finances Bruno Le Maire. Il a toutefois prévenu qu’il veillerait “au respect des conditions posées”, citant la “préservation de l’empreinte industrielle en France”, la “localisation des centres de décision” et la “confirmation de l’engagement du nouveau groupe sur la création d’une filière industrielle de batteries électriques”.

– Le chinois Dongfeng réduit sa participation –

La première priorité est “naturellement la question de l’emploi, étant conscients des risques que n’importe quelle fusion peut potentiellement provoquer”, a aussi jugé Rocco Palombella, secrétaire général du syndicat italien Uilm, tout en évoquant deux signaux très rassurants: “d’abord, la déclaration officielle selon laquelle il n’y aura pas de fermeture de site, et ensuite la présence de deux représentants des salariés au conseil d’administration”.

La société mère de la nouvelle entité sera basée aux Pays-Bas mais restera cotée à Paris, Milan et New York. John Elkann, héritier de la famille Agnelli, présidera le nouveau conseil d’administration, tandis que Carlos Tavares deviendra directeur général du groupe fusionné, selon les deux partenaires.

Les économies que la fusion permettra, notamment dans les technologies, les produits, les plateformes ou les achats, permettront “d’investir massivement dans les technologies et les services qui vont façonner la mobilité du futur, tout en répondant au défi des réglementations sur les émissions de CO2”, ont souligné les deux groupes.

Après la fusion, la famille Peugeot et le bras financier de l’Etat français Bpifrance détiendront chacun 6,1% à 6,2% de la nouvelle entité.

Le troisième actionnaire de référence de PSA, le chinois Dongfeng, va en revanche céder 30,7 millions d’actions avant la réalisation de la fusion pour n’avoir que 4,5% dans la nouvelle entité.

“Ils sont très conscients du rôle qu’ils ont, c’est une façon de soutenir cette fusion”, a commenté M. Tavares; interrogé sur les éventuelles difficultés créées par la présence de l’actionnaire chinois pour une approbation de l’accord par les Etats-Unis dans un contexte de fortes tentions commerciales sino-américaines.

Exor, la holding de la famille Agnelli-Elkann actionnaire majoritaire de FCA devrait détenir pour sa part 14% de la nouvelle entité.

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