Le Comité d’orientation stratégique dédié aux PME du groupe boursier NYSE Euronext a présenté mardi un projet de rapport préconisant la mise sur pied d’une “Bourse de l’Entreprise” en Europe, visant notamment à répondre aux besoins de financement des petites et moyennes entreprises.Ce Comité d’orientation stratégique, composé d’intermédiaires, investisseurs ou émetteurs français, belges, néerlandais et portugais, a formulé 30 recommandations concrètes pour mettre en place “un cadre réglementaire plus adapté au modèle économique des PME” et “un outil boursier repensé”.
“Le point de départ des travaux a été le constat que, depuis la crise, le financement des PME par les banques ne fonctionne plus”, a expliqué au cours d’une conférence de presse Fabrice Demarigny, président de ce Comité, tout en rappelant que les PME et les entreprises de taille moyenne “sont les entreprises les plus innovantes et qui créent le plus d’emploi” mais sont aussi “très dépendantes du crédit bancaire”.
Fabrice Demarigny a également souligné l’urgence d’un tel projet en Europe. “A l’initiative du président Obama, un ‘job acts’ a été adopté aux Etats-Unis. Alors qu’il s’agit de stimuler la création d’emplois, celui-ci comprend essentiellement des mesures boursières. Outre-Atlantique, on ne perd pas de temps alors qu’en Europe, nous tergiversons ou en tout cas nous prenons beaucoup de temps”, a-t-il averti.
Le projet de “Bourse de l’Entreprise” se veut ambitieux et de dimension européenne, avec pour point de départ une ouverture en France, aux Pays-Bas, en Belgique et au Portugal. La cote initiale de cette nouvelle Bourse serait constituée des sociétés cotées sur les compartiments B et C de NYSE Euronext et NYSE Alternext, soit dans un premier temps environ 800 sociétés, dont une centaine en Belgique, de tailles plus modestes que les “blue chips”, les grandes capitalisations.
Selon Vincent Van Dessel, président et CEO de NYSE Euronext Bruxelles, le potentiel n’est pas aisé à établir, mais “des milliers de sociétés” seraient potentiellement intéressées par cette nouvelle Bourse. La tarification appliquée serait attractive pour ces entreprises de plus petite taille.
“Une introduction en Bourse, cela peut coûter beaucoup d’argent. Cela peut vite devenir prohibitif pour des entreprises au chiffre d’affaires de quelques millions d’euros”, souligne Chris Buyse, directeur financier de la société belge ThromboGenics et membre du Comité.
Le projet recommande également la création d’un “marché d’acclimatation” qui fonctionnerait comme un “sas d’entrée” offrant aux entreprises une première expérience de la Bourse à moindre coût en vue d’une introduction ultérieure sur la “Bourse de l’Entreprise”.
Les recommandations évoquent encore la création d’indices propres et d’un segment particulier pour les entreprises de recherche et développement. Celles-ci ont en effet des besoins importants en capitaux mais ne peuvent prétendre à une rentabilité immédiate.
Le projet de rapport est soumis aux commentaires et propositions de tous les acteurs concernés, avant un rapport final attendu fin septembre, début octobre.
Trends.be avec Belga
