Premier bénéfice pour Zalando

© Facebook

L’un des principaux acteurs du commerce électronique européen, l’allemand Zalando (chaussures et mode), annonce être arrivé à l’équilibre au premier semestre 2014. Cette start-up, active en Belgique, avait jusqu’ici privilégié une croissance à deux chiffres sur les bénéfices. Rentable, Zalando ? La nouvelle parait surprenante tant l’entreprise d’articles de mode semblait surtout miser sur une croissance à tout prix.

Lancée en 2008 par l’incubateur berlinois Rocket Internet, Zalando a été décalqué sur l’américain Zappos, qui a développé la vente de chaussures sur l’Internet, en acceptant le retour gratuit des articles non désirés. Il est actif dans 15 pays, dont la Belgique. En 2013, il atteignait un chiffre d’affaires de 1,8 milliard d’euros, en croissance de plus de 50%. Son premier actionnaire actuel est le fonds suédois AB Kinnevik, à hauteur de 36%. Le break even confirmé pour 2004 Zalando a annoncé avoir dégagé un bénéfice opérationnel au deuxième trimestre et arriver à l’équilibre pour le premier semestre. Il estime pouvoir arriver au break-even sur l’ensemble de l’exercice 2014.

Il a mené une politique de croissance très agressive, qui ressemble fort à celle qu’Amazon a toujours soutenue, où les bénéfices ont moins d’importance que la hausse des ventes, la multiplications de pays desservis et l’acquisition de nouveaux clients. Il a ainsi attaqué le marché belge en 2013 en recourant à la publicité télévisée, une approche peu utilisée par les rois de l’e-commerce, qui a donné une notoriété instantanée à la marque. Zalando a aussi investi un nouvelle plateforme logistique de 75.000 mètres carrés à Mönchengladbach, pour soutenir la croissance.

Environ 50% de retours Zalando développe aussi une politique de retour gratuit des articles non désirés qui facilite les ventes, mais coûte cher (le taux de retour sur le marché allemand atteindrait les 50%). L’objectif de cette course effrénée est aussi de distancer les concurrents de la mode sur l’Internet qui se sont multipliés : Sarenza, Spartoo et Vente-Privée en France, Jivari (Amazon) sans compter les initiatives en e-commerce des distributeurs traditionnels comme Marks&Spencer. Zalando se présente comme le numéro un de la mode sur l’Internet en Europe. Bientôt une IPO, la plus importante dans l’e-commerce européen ? Dans le secteur, cette politique de croissance était généralement interprété comme une manière de préparer la revente de Zalando. Son fondateur, Rocket Internet, est coutumier de l’approche. Un Amazon semblait être un candidat idéal. Il semble que le projet caressé par les actionnaires de Zalando irait plus vers une entrée en Bourse. Ce serait alors la plus grosse IPO européenne pour un acteur du commerce électronique. Valorisé à 3,9 milliards d’euros AB Kinnevik estime dans ses rapports financiers la valeur de Zalando à 3,9 milliards d’euros. Pour convaincre les actionnaires européens, il ne serait pas mauvais que Zalando puisse faire la preuve que son modèle est capable de gagner de l’argent, qu’il n’est pas structurellement déficitaire. C’est sans doute le but de l’annonce bruyante d’un bénéfice au deuxième trimestre, dont le niveau n’a pas été précisé par Zalando. L’entreprise promet de donner plus de détail sur les chiffres financiers du premier semestre à la fin août. Cette rentabilité pourrait s’obtenir en freinant la croissance, qui est descendu à 26% pour les ventes du premier semestre 2014.

Robert van Apeldoorn

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content