Plan social chez Club

En panne de rentabilité et de croissance, la chaîne de librairies-papeteries Club lance un plan de restructuration pour assurer sa survie. Celui-ci prévoit la suppression de 53 emplois, soit un sixième de ses effectifs, et la fermeture de sept magasins.

La rentrée des classes et les fêtes de fin d’année avaient été annoncées comme cruciales pour la chaîne de papeteries-librairies Club. Confrontée à la concurrence accrue des grandes surfaces, des magasins de loisirs, des géants du commerce électronique et à l’arrivée du livre numérique, l’enseigne avait lancé l’été dernier une série de nouveautés (développement de sa marque propre à prix compétitifs, boutique éphémère et refonte de son assortiment,…) pour redresser ses ventes et renouer avec la rentabilité. Mais ce travail de marketing n’a visiblement pas porté ses fruits puisque la chaîne – qui fait partie, avec Planet Parfum et Di, de Distriplus, filiale commune à la Compagnie Nationale à Portefeuille (CNP) et Ackermans & van Haaren – vient d’annoncer un plan social. Dans une lettre envoyée aux 314 membres du personnel à la veille des vacances de Pâques, la directrice générale Maud Leschevin affirme que les nombreuses mesures prises pour renforcer la compétitivité de Club se sont révélées insuffisantes pour garantir la pérennité de la société. “Dans cet environnement en perpétuelle mutation, notre entreprise souffre de coûts en constante augmentation : indexation des loyers, hausse du prix de l’énergie, des coûts d’entretien et hausse des coûts salariaux.” L’enseigne pâtit aussi de tâtonnements en matière de stratégie avec notamment l’abandon de l’enseigne jaune pour le rouge et le blanc avant de revenir à la couleur d’origine. Autre problème : le rayon papeterie, secteur très rentable et qui assurait la plus grande part de son bénéfice, a été considérablement affaibli.

En perte depuis plusieurs années

Résultat : son chiffre d’affaires a stagné l’an dernier à 55,7 millions d’euros, peut-on lire dans le rapport annuel de Distriplus, qui ne mentionne pas ses résultats. Selon nos informations, la société a essuyé une perte d’exploitation de 1,5 million en 2011 et de 1,8 million en 2012. C’est en Flandre que Club souffre le plus, accusant d’importantes pertes.

Des mesures plus radicales s’imposent donc à présent. Conformément à la loi Renault, la direction a annoncé aux représentants du personnel son intention de “fermer quelques magasins structurellement non rentables, de mettre en place une plus grande polyvalence dans les points de vente et de diminuer les heures prestées”. Selon nos informations, l’objectif serait de réduire les coûts salariaux de 14 % et le nombre d’heures de travail de 10 à 15 % d’ici 2014. Au total, 53 emplois seraient menacés et sept magasins seraient en passe d’être fermés ou franchisés, parmi lesquels les établissements de Ciney, Braine-l’Alleud, Flagey (Bruxelles) et Huy. Ceux-ci s’ajouteraient donc aux trois points de vente qui ont déjà fermé leurs portes ces derniers mois. A ce jour, la chaîne compte 31 succursales dans le pays. Les négociations sur le plan social doivent débuter la semaine prochaine.

Sandrine Vandendooren

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